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1802
Sir Henry DAVY énonce le principe de la pile à combustible
37 ans plus tard, un autre anglais, Sir William Grove concrétisa
cette première approche en effectuant l'expérience suivante. Il
plongea deux lames de platine dans un électrolyte acide, exposa
la première à de l'hydrogène, la seconde à de l'oxygène. La forte
déflexion de l'aiguille de son galvanomètre prouva qu'une décharge
énergétique était ainsi créée.
1839
Sir William GROVE, un naturaliste anglais, concrétise l'approche
de sir Henry Davy sur la pile à combustible (1802)
Il plongea deux lames de platine dans un électrolyte acide,
exposa la première à de l'hydrogène, la seconde à de l'oxygène.
La forte déflexion de l'aiguille de son galvanomètre prouva qu'une
décharge énergétique était ainsi créée...
1834
Thomas DAVENPORT
1838
Robert DAVIDSON
1847
Moser FARMER
Farmer fait rouler, dans les rues de Douvres, un véhicule électrique
sur route transportant deux personnes à bord.
1851 Charles B. PAGE
1852 STUDEBAKER (1852-1966)
1874
Sir David SALOMONS
1880-81
Voiture de Camille FAURE et Jules RAFFARD (Accumulateurs), TROUVE
(Piles).
1881
Tilbury de Charles JEANTEAUD
Charles Jeantaud (Limoges, 1840), installé aux Champs Elysées
(ancienne maison Ehrler) Tilbury à 2 places, machine de Gramme
alimentée par une vingtaine d'éléments Fulmen Il brûle à 100 mètres
de l'atelier.
1887
JEANTAUD : Moteur Immisch (GB), arrive à Courbevoie (Accus
vidés).
1888
Omnibus à traction électrique de Walter C. BERSEY
Fred KIMBALL
1889
Véhicule expérimental de Thomas EDISON
Il sert de test pour ses batterie nickel/fer. Les batteries nickel/fer
Edison seront utilisées par Bailey Electrics, entre autres. Edison
achètera une Studebaker Electric.
1890
1ère course automobile américaine à Springfield : vainqueur A.L.
Ricker sur véhicule électrique. MORRISON (1890-1896)
1892
Quadricycles PEUGEOT électriques
1893
La locomotive électrique (Max de Nansouty, l'Illustration,
21 janvier 1893)
La locomotive à vapeur, en modulant et resserrant, de toutes
parts, les relations humaines, a produit une merveilleuse révolution
pacifique au début de notre siècle. Il semble que la locomotive
électrique, actuellement à l'étude dans presque tous les pays
du monde, doive nous faire assister au déclin de ce même siècle
laborieux, à une modification nouvelle et non moins importante
peut-être. Les expériences sont en cours nos ingénieurs, nos électriciens,
les Compagnies de chemins de fer, entrent résolument (mus la réalisation
pratique. Le moment est venu, si l'on veut pouvoir suivre, en
connaissance de cause, ce qui va se produire, de jeter un bref
et exact coup d'oeil sur l'état de la question. L'application
de la traction électrique aux tramways, qui ne sont pas autre
chose, en somme, que des chemins de fer sur routes, quoique toute
récente, est en énorme progrès. Aux Etats-Unis, la moitié les
tramways en sont déjà munis ; en Angleterre, le développement
est rapide ; en France, nous ne sommes encore qu'art début, mais
d'intéressantes applications sont en cours, et ce mode de locomotion
propre, rapide et économique, lorsque l'on sait bien s'en servir
avec les organes électriques actuels qui sont remarquablement
perfectionnés, a acquis droit de cité à Paris qui fut son berceau
scientifique. De la traction des tramways par l'électricité à
celle des trains de chemins de fer proprement dits, il n'y avait
qu'un pas à franchir et les électriciens l'ont hardiment franchi.
Un petit chemin de fer électrique existe déjà à Londres. En Belgique,
un chemin de fer électrique est projeté entre Bruxelles et Anvers.
Aux Etats-Unis, à l'occasion de l'Exposition de Chicago, la Compagnie
du Chicago and Saint-Louis Electric Railway a fait également une
étude complète de la traction électrique entre Saint-Louis et
Chicago sur 420 kilomètres de distance. En France, trois importantes
études expérimentales sont en cours. M. J.-J. Heilmann a fait
préparer tous les éléments de l'application qui doit être faite
par les chemins de fer de l'Etat ; il en a communiqué les éléments
à la Société des ingénieurs civils, et il a construit un matériel
d'expériences. La Compagnie du chemin de fer du Nord a fait une
étude du même genre très étendue; elle a construit aussi un matériel
expérimental sous la direction de son éminent chef ingénieur en
M. A. Sartiaux. A la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, MM.
H. Bonneau, sous-chef de l'exploitation, et E. Desroziers, ont
jeté également les hases de cette modification profonde et imminente
dans les procédés de traction. Nous allons en examiner sommairement
les principes, en commençant par ce qui a été fait en France.
Quels sont les avantages de la traction électrique ? Pourquoi
songe-t-on à la substituer à la traction par la vapeur ? Telles
sont les deux premières questions qui s'imposent. Sans entrer
dans des considérations techniques ardues, on peut dire que la
locomotive à vapeur, telle que nous la connaissons, est une machine
qui produit un travail constant, c'est-à-dire à peu près toujours
le même, pour donner une vitesse variable. Il faut tenir échauffée
la masse de vapeur qui constitue le ressort élastique au moyen
duquel on fait aller et venir les pistons, lesquels communiquent
le mouvement aux toues, et cela soit que l'on monte les pentes,
soit qu'on les descende, soit que l'on s'arrête. La locomotive
est donc une grande gaspilleuse de charbon et de chaleur, en calories
; elle est comme un cheval qui mangerait constamment pendant le
travail et pendant les arrêts. On dépense ainsi 3 kilogrammes
de charbon environ par cheval-vapeur transmis aux essieux d'une
locomotive. Prenons ce charbon, brûlons-le dans une station d'où
l'on enverra le courant électrique moteur à la locomotive seulement
au moment de l'utiliser : bien que le rendement dans ces conditions
ne soit que de 60 %, nous ne dépenserons plus que 1 kil. 83 de
charbon par cheval-vapeur transmis aux essieux. Tel est le premier
avantage de la traction électrique ; il consiste à ne dépenser
de la force motrice que lorsqu'on en a besoin, et utilement. Ne
pourra-t-on pas aussi, en admettant que nos trains soient mus
par des moteurs électriques, utiliser les déclivités de la voie
que l'on a tant de peine à gravir ? Certainement. En descendant
les pentes, on fera travailler les moteurs électriques comme générateurs
électriques, et l'on récupérera ainsi une partie de l'énergie
dépensée à la montée, au lieu de la dissiper sous forme de chaleur
perdue dans le frottement des freins. La traction électrique,
dès que l'outillage électrique, machines et accumulateurs, sera
suffisamment perfectionné, sera donc le procédé de traction économique
par excellence ; premier avantage. Mais ce n'est pas le seul.
L'avantage au point de vue de la vitesse à réaliser est certain.
En effet, les moteurs électriques ou dynamos qui donnent le mouvement
aux essieux des locomotives sont directement enfilés sur eux comme
dés anneaux : ils y sont calés, suivant l'expression des techniciens.
Envoyez le courant électrique dans ces dynamos, elles tournent
en entraînant l'essieu avec elle. Chaque essieu, non seulement
de la locomotive, mais encore de chaque wagon, peut et même doit,
pour que le système soit complet, porter sa dynamo motrice. Et
alors, retenons bien ce principe : la vitesse du train électrique
est théoriquement illimitée. Illimitée ! on a bien lu : car cette
vitesse dépend directement du nombre de tours de la dynamo qui
fait corps avec l'essieu, et comme cette dynamo peut tourner à
1.300, 2.000, 3.000, 10.000 tours par minute, il n'y a qu'à conclure,
Rassurons-nous ! Nos ingénieurs et nos électriciens n'ont point,
à l'heure actuelle, la prétention de nous lancer dans l'espace
à la vitesse d'un obus. Ils se contentent modestement de projeter
d'augmenter de moitié la vitesse moyenne de nos trains rapides,
laquelle varie entre 60 et 80 kilomètres à l'heure. On franchirait,
par exemple, en 9 heures, la distance de Paris à Marseille, soit
862 kilomètres, qui demande actuellement 15 heures avec nos lourds
express ; on irait aisément de Paris à Nice en 12 heures au lieu
de 22, de Paris à Lyon en 5 heures au lieu de 9, etc. Cela ne
représente pas même une vitesse de 100 kilomètres à l'heure :
c'est la vitesse électrique "de père de famille". Mais supposons
nos voies renforcées, notre matériel électrique complet, on pourra
encore aisément, pratiquement, - pratiquement, nous l'affirmons
- doubler cette vitesse et mettre Paris à 2 heures et demie de
Lyon, à 4 heures et demie de Marseille, à 1 heure et demie de
Bruxelles, à 7 heures de Vienne, à 14 heures de Saint Petersbourg,
à 16 heures de Constantinople. Constantinople ne sera pas plus
éloigné de Paris que n'en est maintenant Marseille, le jour où
l'express électrique développera ses 200 kilomètres à l'heure.
Les avantages principaux de la traction électrique sont donc,
en premier lieu, la vitesse et l'économie. Elle en présente bien
d'autres ; la simplicité du mécanisme, le renversement de marche
et l'arrêt presque instantanés, la suppression des réservoirs
d'eau et des dépôts de charbon, l'éclairage brillant et peu coûteux
des trains, la possibilité d'utiliser les chutes d'eau aux abords
des voies ferrées pour fournir à la traction l'énergie électrique
nécessaire. En un mot, ni force gaspillée, ni dépense inutile,
ni temps perdu. Ces avantages ne pourront à la vérité se réaliser
que grâce à des modifications profondes dans le matériel fixe
et roulant des voies ferrées ; des capitaux considérables devront
être mis en jeu avec garantie et prudence : quoi qu'il en soit,
le résultat final est favorable et certain. Mais l'accident de
chemin de fer électrique ? diront nos lecteurs. Aux vitesses vertigineuses
que vous indiquez, ne sera-t-il pas continuel, varié, désastreux
? Nullement, d'après tout ce que nous indiquent la théorie, d'une
part, les expériences déjà faites à ce sujet, d'autre part. En
effet, chaque essieu du train électrique, sous sa forme finale
et logique, portera, nous l'avons dit, son moteur ou machine-dynamo.
Le train, muni d'un avant-bec et sans espace entre les wagons
qui puisse donner prise au vent, formera donc un tout homogène,
complet, avec adhérence totale de toutes les roues sur les rails.
Au lieu de la masse roulante actuelle qui se tord, serpente et
bondit, répercutant et accentuant les mouvements du pesant mécanisme
de la locomotive à vapeur, le train électrique filera, collé sur
ses rails, comme un seul wagon. Sauf dans les courbes de faible
rayon où la force centrifuge intervient pour arracher le véhicule
de sa voie - et l'on en sera quitte, alors, pour ralentir - le
train électrique n'a, par le fait, aucune raison plausible pour
dérailler. Ce qui occasionne le plus généralement les déraillements
dans les systèmes à vapeur, ce sont le roulis, le tangage, le
lacet et le recul de la locomotive, mouvements anormaux dus aux
lourds pistons qui vont et reviennent dans leurs cylindres, aux
bielles qui montent et descendent, aux roues qui frappent les
rails, à l'énorme masse enfin de la locomotive qui, avec son centre
de gravité placé très haut, sa provision d'eau qui remue, la charge
en charbon du tender variable sans cesse, galope et se secoue
avec des soubresauts brusques qui se propagent dans tout le train.
Il est donc probable, certain même, que l'on aura infiniment moins
de chances de dérailler avec le matériel électrique que l'on nous
prépare qu'avec le matériel à vapeur actuel. Restent les tamponnements,
c'est-à-dire la désagréable perspective d'être rejoint en route
par un train électrique qui se jette sur le vôtre à la vitesse
de 150 kilomètres à l'heure et vous "télescopise", comme disent
les Américains. Dans ce cas encore nous nous montrerons rassurés
a priori. D'une part, en effet, nos trains seront munis, par leur
nature même, de freins électriques d'une puissance telle qu'ils
pourraient, à la rigueur, s'arrêter net sur place, ce dont on
n'aurait garde, d'ailleurs ; mais enfin, jamais véhicules n'auront
été plus puissamment et plus aisément freinés. D'autre part, au
moyen d'une distribution de courant électrique aisée à imaginer,
on pourra vraisemblablement, d'une station quelconque de la ligne
envoyer au train, sans le consulter, un courant électrique qui
l'avertira, le ralentira, ou l'arrêtera en route s'il s'obstine
à courir sur celui qui se trouve arrêté devant lui ou que l'on
a intempestivement laissé passer devant. Ce sera le block-system
absolu, complet et victorieux. Comment réalisera-t-on le train
électrique dont nous venons d'énumérer les avantages divers ?
Trois systèmes se présentent. 1° Le courant électrique nécessaire
à la traction est produit directement sur la locomotive électrique
elle-même au moyen d'une machine à vapeur et de la chaudière.
C'est le système de M. J. J. Heilmann, qui va être essayé sur
les chemins de fer de l'Etat. 2° Le courant électrique est fourni
à la locomotive électrique par des accumulateurs qu'elle transporte
avec elle et qui ont été chargés au départ dans une station fixe.
C'est le système de la Compagnie du Nord étudié par M. A. Sartiaux.
3° Le courant électrique à haute tension, produit dans des stations
électriques le long de la voie, est envoyé à la locomotive soit
par les rails, isolés à cet effet, soit au moyen de conducteurs
fixes placés le long de la voie. La locomotive recueille le courant
au moyen de balais frottant sur les conducteurs. C'est le système
étudié en principe pour la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée
par MM. A. Bonneau et Desroziers. Nous allons les examiner tour
à tour, et disons-le tout d'abord, ce sera sans aucun parti pris.
Tous ces divers systèmes présentent, chacun en ce qui le concerne,
des avantages et des inconvénients ; nous les mettrons en évidence
avec une indépendance technique complète et une estime égale pour
les efforts des ingénieurs distingués auxquels sont dues les recherches
sur cette importante question. Disons plus ; nous ne serions nullement
surpris qu'ils fussent simultanément mis en pratique au cours
de cette révolution considérable dans l'art des transports sur
les voies ferrées. Il en sera vraisemblablement de ces différents
systèmes comme les différents systèmes de locomotives à vapeur
perfectionnées, à deux cylindres, à quatre cylindres ou compound,
à crémaillère ou à fortes adhérences pour les grandes déclivités,
à charbon on a huile minérale, que nous voyons circuler, à l'heure
présente, sur les différents réseaux du monde.
La locomotive électrique de M. J-J. Heilmann. Nous donnerons,
tout d'abord, une description sommaire de la locomotive électrique
de M. J-J. Heilmann qui va être expérimentée sur les chemins de
fer de l'Etat. Nos dessins en feront aisément comprendre l'organisme.
Cet appareil repose sur le principe suivant : Au lieu de produire
l'énergie électrique, c'est-à-dire le courant électrique nécessaire
à la traction, dans des machines fixes placées le long de la voie
et de l'envoyer au mécanisme de la locomotive par des conducteurs,
on la produit sur la locomotive elle-même qui constitue, par le
fait, une petite usine ambulante d'électricité. La machine à vapeur
du système Brown, placée sur la locomotive, fait tourner directement
une machine dynamo à excitatrice séparée qui produit le courant
électrique. On appelle excitatrice une petite machine électrique
à courant continu qui sert à amorcer, en quelque sorte, la grosse
machine dynamo principale. Voilà le courant produit. On l'envoie,
dès lors, dans les machines dynamos calées sur les essieux, soit
de la locomotive seule si l'on se contente de lui faire traîner
des wagons ordinaires, soit de tous les wagons si, comme cela
aura lieu finalement, tous les wagons du train sont automoteurs,
c'est-à-dire, s'ils ont une machine dynamo réceptrice calée sur
chacun de leurs essieux. Dès que le courant est lancé, toutes
les réceptrices se mettent à tourner en vertu du principe de la
réversibilité des machines électriques. Il a été en évidence par
M. Hyppolite Fontaine, à l'exposition de Vienne en 1873. Rappelons-le
brièvement. Il consiste en ceci : toute machine électrique produisant
un courant électrique par sa rotation à deux pôles comme une pile
électrique, c'est-à-dire deux bornes auxquelles vient aboutir
le courant produit. Prenons une autre machine électrique toute
semblable à la première comme construction et comme disposition
: relions par des fils conducteurs en cuivre les bornes de la
première machine avec les bornes correspondantes de la deuxième
: celle-ci se met tout aussitôt à tourner quand l'autre tourne,
s'arrête quand l'autre s'arrête, repart quand l'autre repart,
à la même vitesse, dans le même temps, avec la seule réduction
de puissance que comportent les pertes et les frottements des
organes électriques. Tel est le principe de la réversibilité des
machines électriques. On ne peut pas l'expliquer, mais on l'a
constaté et on l'utilise. Il va sans dire que le courant produit
par une grosse machine peut être utilisé dans plusieurs petites
machines semblables à elle : il peut être aussi emmagasiné dans
des accumulateurs électriques dont le groupement, en batteries,
a des pôles ou bornes comme une machine et qui servent de réservoir
de force, ou énergie, dont on se sert au moment voulu. Toutes
les locomotives électriques reposent sur ce principe qui est la
base de la rénovation actuelle de la mécanique par l'électricité.
La locomotive de M. Heilmann a la forme d'une caisse fermée, terminée
en forme de proue à l'avant, comme le montrent nos dessins. Il
faut bien remarquer que la locomotive marche avec le tuyau en
arrière, à l'inverse des locomotives à vapeur. La caisse montée
sur deux trucks ou bogies, à 4 essieux, contient les machines
qui produisent l'électricité, c'est-à-dire une chaudière, une
machine à vapeur et une machine dynamo-électrique. Chacun des
essieux des bogies porte un moteur électrique rotatif. La machine
est donc à adhérence totale, c'est-à-dire que tous les essieux
travaillent pour l'entraîner : elle ne peut glisser en patinant
sur les rails et démarre instantanément. Articulée sur ses bogies,
la caisse ne reçoit des chocs que très atténués pendant la marche
et peut franchir les courbes sans risquer de dérailler aux grandes
vitesses. Ou nous dira : Mais il est absurde de produire de la
vapeur sur une locomotive, pour la transformer ensuite en électricité,
ce qui constitue une perte, puis de transformer cette électricité
en force motrice, ce qui constitue une nouvelle perte de rendement.
Il semble que cela revienne à monter sur le dos d'un cheval après
l'avoir attelé à une voiture. Ce serait une erreur que de raisonner
ainsi. En effet, la chaleur dégagée par la combustion de la houille
dans le foyer est mieux utilisée sous forme d'électricité que
lorsqu'on la puise directement dans la vapeur agissant sur les
pistons de la locomotive. On peut la régler exactement. De plus,
on peut atteindre de plus grandes vitesses et économiser ainsi
le temps pendant lequel les locomotives à vapeur chauffent inutilement
; enfin, on ne consomme pas une énorme quantité de chaleur coûteuse
à remuer des bielles, des manivelles, des roues énormes dont les
chocs et les frottements absorbent nue grande partie de la force
motrice. Le système préconisé par M. J.-J. Heilmann est donc intéressant
et logique. Il permettra certainement, sans modifier grandement
les voies, de réaliser. les vitesses moyennes de 90 à 100 kilomètres
à l'heure. Un de ses avantages, et aussi son inconvénient principal,
est de brûler du charbon et de vaporiser de l'eau sur la locomotive
électrique même. L'auteur, en étudiant cette disposition, s'est
proposé d'utiliser l'énorme matériel de wagons qui existe sur
nos voies ferrées : il projette, par la suite, d'atteler à la
locomotive électrique des wagons spéciaux dans lesquels chaque
essieu portera également une machine électrique réceptrice. La
machine d'essai, dont nous donnons les dessins, n'est donc point
encore définitive ; mais les expériences auxquelles elle sera
soumise sur le réseau de l'Etat seront des plus instructives et
la feront certainement entrer dans le domaine de la pratique proprement
dite. Nous examinerons maintenant les deux autres systèmes, l'un
à la Compagnie du Nord, l'autre à celle de Paris-Lyon-Méditerranée,
et nous dirons ce qui se prépare d'analogue dans les pays étrangers.
La création de la locomotive électrique est assurément un des
grands épisodes de l'histoire industrielle moderne : il faut se
féliciter de voir la France à la tête de ce mouvement.
1894
BERSEY (GB 1894-1899)
Walter C. Bersey.
Omnibus à traction électrique en 1888.
Avec Desmond Fitzgerald, il doit inventer une pile sèche afin
de propulser son engin en vue da sa commercialisation
Un fourgon de livraison parcourt 1600 km en 1894.
Pensant qu'un voiture ne remplacerit jamais un cheval, il se concentre
sur les fourgons, les landaus de cérémonie et les taxis.
Il conçoit le premier parc de taxi électriques à Londres en 1897
et fournit aussi Paris.
Taxi Bersey testé en 1896 par Scotland Yard.
Remorqueur DE DION BOUTON
au Paris-Rouen 1894
ELECTROBAT (USA) utilisées comme taxis à Philadelphie et à
New York.
L'une d'elles prit part à la course du Times Herald de Chicago,
mais abandonna avant d'atteindre le but. Les roues avant (plus
grandes que les roues arrière sur les premiers exemplaires) étaient
entraînées par deux moteurs électriques.
Voiture électrique GARRARD & BLUMFIELD (Coventry, GB, 1894-1896).
IMMISCH (1894-1897)
JEANTAUD
Moteur Thury (Genève), 420 kg d'accus Fulmen, 30 km à 20 km/h
de moyenne (insuffisant pour l'éliminatoire de Paris-Rouen).
Fiacre automobile KRIEGER
avec batterie Fulmen.
Louis
Krieger au volant de sa voiture du record de distance
Les ateliers Krieger connurent
le succès au lendemain du Concours de fiacres parisiens, en 1897,
où ils dominèrent la catégorie des véhicules à 4 places. Par la
suite, cette firme se fit connaître par de nombreux véhicules
électriques, ainsi que des engins mixtes pétroléo-électriques.
Le nom de Krieger redevint d'actualité sous l'occupation allemande
1940/44, ayant réalisé de très intéressantes transformations de
voitures thermiques ou électriques (modèles Milde-Krieger). La
Krieger fut construite sous licence par ABAM en Allemagne.
Course PARIS-ROUEN, première
épreuve automobile du monde
102 concurrents dont à 4 moteurs électriques
Droit d'entrée non remboursable de 10 F, 69 véhicules restant
dont les 4 électriques Ils disparaissent lors des éliminatoire
de 50 km (En moins de 3 heures), seuls restant en lice 25 concurrents,
14 à pétrole et 7 à vapeur
"... Organisée par Pierre Giffard du Petit Journal cette épreuve
vit l'inscription de 102 concurrents... alors qu'à cette date
on dénombrait officiellement, à peine une centaine d'automobiles
en France... C'est dire assez que les chercheurs potassaient sérieusement
la question ! Certes à côté d'industriels et de gens sérieux comme
MM De Dion-Bouton, Panhard-Levassor, ou Peugeot il y avait de
petits artisans sans grands moyens mais avec des idées (déjà),
et aussi des rêveurs, voire des illuminés que par discrétion pour
leur éventuelle descendance nous nous abstiendrons de citer. En
tous cas, la liste des engagés témoigne assez de l'état d'esprit
régnant alors, et de l'engouement très vif pour cette naissante
"voiture sans chevaux".
Parmi les 102 engagés on trouvait donc comme mode de propulsion
: moteurs à pétrole : 30, moteurs à vapeur : 28, moteurs à gazoline
: 7, moteurs automatiques (?) 5, moteurs électriques : 4, moteurs
à air comprimé : 4, moteurs à leviers : 13, moteurs hydrauliques
: 3, moteurs à balanciers : 2,... et à un représentant unique
: moteurs à eau comprimée, à gaz comprimé, à essence minérale,
à pétroles combinés, à systèmes de leviers multiples, mécaniques
(?), à liquides combinés, à vapeur combinée, électro-pneumatiques,
à gaz et pesanteur, à... pédales (drôle de moteur quand même !).
Rassurons tout de suite nos lecteurs. Prudent, Giffard, avait
d'abord réclamé un droit d'entrée non remboursable (Té, pardine
!) de 10 F, puis organisé une éliminatoire de 50 km.
Ce fut la douche froide et seuls restèrent en lice 69 véhicules,
soit 37 à pétrole, 28 à vapeur et les 4 électriques. Nouvelle
hécatombe à l'issue de l'éliminatoire dont il ne sortit plus que
25 concurrents, à savoir 14 à pétrole, 7 à vapeur et 4 divers...
qui n'avaient rien d'électrique.
Ces derniers étaient-ils dans les choux ?... Non ils furent simplement
"absents". Deux d'entre eux resteront à jamais anonymes, l'histoire
n'ayant même pas retenu le nom de leur auteur. Quant aux deux
autres, l'un était anglais et son constructeur l'avait modestement
(sic) baptisé "la voiture de l'avenir"... Est-ce la raison pour
laquelle le propriétaire de l'unique exemplaire refusa obstinément
de le prêter ? En tous cas, il ne passa pas le Channel.
L'autre voiture électrique était celle du Comte Carli... qui fut
sauvé du ridicule par notre ineffable Administration. En effet,
pour motif de paperasseries diverses à établir, les Douanes bloquèrent
l'engin... jusqu'au lendemain de l'éliminatoire. Ouf pour elle
et surtout son conducteur ! ...
Ainsi, la voiture électrique ne put prendre part à la première
course automobile du monde. Mais elle allait peu après, brillamment
se rattraper en pulvérisant les premiers records mondiaux de vitesse."
Gilbert Lecat, le Distributeur Automobile, 1988
1895
BERSEY (1895-1899)
CANADIAN MOTOR SYNDICATE
(1895-1899)
DARRACQ électrique dans la
course Paris-Bordeaux-Paris.
"Drojky" électrique de JEANTAUD
Break 6 places JEANTAUD dans la course Paris-Bordeaux-Paris
roues en bois, 2200 kg
Moteur Rechniewski (7 CV, 14 CV en pointe) attaquant le différentiel
sur un arbre intermédiaire par deux couronnes de démultiplication
(2 vitesse étagées dans le rapport 1 à 2), 2 pignons aux extrémités
de l'arbre entraînant les roues arrière par chaîne
Autonomie de 50-75 km à 24-30 km/h
MORRIS & SALOM Electrobats (New
York, USA, 1895-1897).
4 places électrique STURGES
construite à Chicago.
VOLK
Course PARIS-BORDEAUX-PARIS
... encouragés par le succès du Paris-Rouen, le Comte De
Dion et ses amis avaient décidé d'organiser une course de vitesse
- et sur une longue distance - l'année suivante. Ce sera le célèbre
"Paris-Bordeaux-Paris", long de 1 200 km, et qui verra parmi les
engagés, une très forte majorité d'automobiles à pétrole, quelques
voitures à vapeur et une électrique, portant le nom de son constructeur
: Jeantaud.
Né à Limoges en 1840, d'un père carrossier, Charles Jeantaud fera
très tôt son apprentissage à son côté. Tout jeune, il "monte"
à Paris, où il travaillera successivement chez Remery-Gauthier,
puis chez Plillon (aux Champs Elysées) et enfin, chez Moingeard,
que, cadre supérieur, il finira par racheter.
Son affaire prospère, et Jeantaud sur sa lancée, rachètera également
la maison Ehrler, carrossier de l'empereur... aux Champs Elysées,
(son rêve !).. Mais, voilà, comme un virus, Jeantaud a contracté
une passion : l'automobile électrique !
Oh ! il a de bonnes raisons pour cela. N'est-ce pas chez lui que
Philippart avait amené la Mancelle-Bollée à vapeur pour être transformée
en "électrique" par le génial Raffart. Le carrossier, de seize
ans plus jeune, voue une admiration sans réserve pour l'ingénieur
et rêve de suivre sa voie.
Il a déjà bricolé un tilbury à deux places sur lequel a été greffée
une vieille machine Gramme alimentée par une vingtaine d'éléments
Fulmen, et le tout grillera allègrement à quelques centaines de
mètres de ses ateliers. Qu'importe ! Début 1887, il installe sur
l'engin un moteur lmmisch, fabriqué en Grande-Bretagne, et cette
fois, il arrivera à Courbevoie : accus vidés !
Le moteur sera remplacé par un Thury de Genève et avec 420 kg
d'accus Fulmen, parcourra 30 km à 20 km/h de moyenne. Insuffisant
toutefois pour l'éliminatoire du Paris-Rouen (50 km en moins de
3 h) et le carrossier-constructeur piétinera jusqu'à la fin de
l'année 1894 où, l'annonce du "Paris-Bordeaux-Paris" fixé pour
la mi-juin 1895, viendra le galvaniser. Il a moins de six mois
devant lui ! Fiévreusement, il conçoit, dessine et réalise une
nouvelle voiture qui devra parcourir deux fois 600 km alors que
ses essais les plus satisfaisants (et il est alors nettement en
avance sur ses concurrents), ne lui autorisent qu'une autonomie
de 50 à 75 km à la moyenne de 24 à 30 km/h ! Mais il sait qu'il
possède deux atouts : le moteur électrique "tient" mieux que ceux
à pétrole, et de plus, une grande partie du trajet s'effectuant
de nuit, il disposera d'un meilleur éclairage. Le point faible
étant les accus, il luisuffira d'installer des postes tous les
40 km, l'échange des batteries demandant moins de 10 minutes.
Et comme la charge n'est pas un handicap pour lui, (sa voiture
pesant 2 200 kg) il emmènera trois équipiers musclés : un mécanicien,
un électricien et un carrossier... qui lui seront d'ailleurs bien
utiles.
En tous cas, la Jeantaud apparaît d'emblée comme une des plus
élégantes voitures de la course. C'est un superbe break 6 places,
à la belle peinture bleu foncé égayée de filets jaune vif et aux
roues de bois clair vernies. Un dais avec rideaux latéraux protègent
les voyageurs du soleil ou de la pluie. Fixé transversalement
au milieu du châssis, le moteur Rechniewski (de 7 ch et deux fois
plus sur de brèves périodes) attaquait le différentiel sur un
arbre intermédiaire par deux couronnes de démultiplication (ce
qui donnait deux vitesses étagées dans le rapport de 1 à 2), tandis
qu'aux extrémités de cet arbre intermédiaire, deux pignons entraînaient
les roues arrière par des chaînes.
Au bout d'un labeur acharné la voiture, est prête à quelques jours
du départ, et n'a que le temps d'effectuer Paris-Versailles et
retour, soit 35 km ce qui est plutôt faible comme rodage. De plus
Jeantaud est soucieux. En arrivant Place de l'Etoile, un piéton
dans la lune a traversé sans regarder et en voulant l'éviter,
le conducteur a heurté sa roue arrière sur une borne, faussant
la fusée... et il y a 1 200 km à parcourir !
Dès les premières descentes, Jeantaud se rend compte que la voiture
est freinée d'où perte de vitesse et surcroît de consommation.
Peu avant Châteaufort, ce qu'il craignait arrive : le moyeu commence
à fumer. Sa graisse bouillante carbonise le beau vernis des rayons
de bois clair. Jeantaud laisse rouler le véhicule jusqu'aux premières
maisons du village où il sait qu'il trouvera de l'eau.
La jante sera refroidie, emplie plusieurs fois de graisse neuve,
entourée de chiffons mouillés et les quatre hommes repartent s'arrêtant
presque tous les dix kilomètres pour renouveler l'opération...
Abandonner ? Jeantaud y a songé un instant mais après le battage
publicitaire qu'il a fait, ce serait la fin de son entreprise
déjà mise en difficultés par sa folle passion. Une satisfaction
cependant. Ce prototype à peine essayé fonctionne fort convenablement,
mais Jeantaud avec son expérience pressent qu'il ne pourra arriver
au bout en tressautant de la sorte. Tôt ou tard ce sera la casse...
définitive. A Etampes, il télégraphie à un carrossier de sa connaissance
qui se trouve à Orléans, pour lui demander son assistance, et
à minuit, il arrive chez lui où tout est prêt pour l'accueillir.
Peu après, l'essieu est déposé, examiné et passé à la forge. Ce
sera Jeantaud lui-même qui en bras de chemise, le redressera doucement
à la masse, vérifiera, réchauffera, martèlera de nouveau... et
recommencera.
Lorsque l'opération s'achève, il est plus de 9 heures du matin,
et il faudra encore trois heures pour remonter le tout. A midi,
prêt à partir, il apprend que Levassor est arrivé à Bordeaux à
25 km/h de moyenne !
Que faire ? Jeantaud n'hésite pas, il doit rallier Bordeaux lui
aussi, bien que ses compagnons et lui même (qui a 55 ans), soient
morts de fatigue... Un repas léger, quelques heures de sommeil
et à 20 heures ils repartent dans la nuit. Côté mécanique, la
voiture continue de bien tourner. Mais, les vibrations engendrées
par la fusée faussée ont mis à mal les paliers de bronze du moyeu
qui perd régulièrement sa graisse par des joints qui ne sont plus
"étanches" du tout. Jeantaud sait qu'il est bon dernier mais il
lui faut sauver l'honneur en ralliant Bordeaux... et il s'y emploie
de toutes ses forces. Un changement d'équipage avait été prévu
à Châtellerault, mais comme Levassor (qui a presque le même âge),
Jeantaud décide de conduire jusqu'au bout, tandis que ses trois
compagnons refusent de le laisser partir sans eux. Au fil des
kilomètres, il croise ses concurrents plus chanceux qui remontent
sur Paris. Levassor bien sûr, mais aussi deux voitures à vapeur,
la Serpollet et la Rollée, enfin les frères Michelin en train
de changer pour la énième fois un pneumatique. En tous cas, le
25 de Jeantaud arrivera sans peine à Bordeaux où les spectateurs
(dont beaucoup voyaient pour la première fois une voiture électrique)
lui firent une ovation.
Là, Jeantaud annonça que "l'état de sa roue arrière le contraignait
à l'abandon". Il n'empêche que sa moyenne générale de 16 km/h,
non seulement n'était pas ridicule, mais le classait 7e des temps
réalisés. La preuve était faite qu'une voiture électrique - pourvu
qu'elle dispose de batteries - avait un fonctionnement sans histoire,
se permettant de surcroît de battre nombre de voitures à vapeur
ou à pétrole.
Même mitigé, le succès de cette démonstration permit à Jeantaud
de relancer son affaire... et fort de son expérience, de se plonger
dans l'étude de nouvelles voitures, électriques.
Ce sera tout d'abord un modèle révolutionnaire : traction avant
et moteur en travers... en 1896 ! On voit que Tracta (927), Citroën
(1934), puis les réalisateurs de l'Austin britannique d'après
la dernière guerre n'avaient rien inventé ! Mais pour la course,
Jeantaud reviendra à la disposition du "Paris-Bordeaux" qui a
fait ses preuves et reste plus fiable. C'est à cette époque (1896)
que Jeantaud fait la connaissance du jeune Comte de Chasseloup-Laubat,
sportsman passionné de mécanique et qui a déjà couru sur De Dion
Bouton. A une époque où les roues de bois cerclées de fer, avec
ou sans bandage de caoutchouc étaient encore les seules utilisées,
le Comte croit déjà aux possibilités du pneumatique. Il y convertit
Jeantaud, qui lui-même, en fera un adepte de l'électrique, et
tous deux deviennent des amis puis des associés."
Gilbert Lecat, le Distributeur Automobile, 1988
Course de cote de CHANTELOUP
Chasseloup-Laubat sur sa Jeantaud
la
"fourgonnette" de Jenatzy
Une nouvelle formule de course
automobile était née, qui connaissait déjà un vif succès (lequel
se poursuivra jusqu'à la seconde guerre mondiale) : la course
de cote.
La plus célèbre était alors celle de Chanteloup, près du passage
à niveau d'Argenteuil. De 2 % au départ, la cote atteignait 10
% vers l'arrivée 1 800 mètres plus loin.
Les essais confirmèrent Chasseloup-Laubat. Sa voiture grimpait
plus vite que les plus rapides à pétrole (celles à vapeur trop
lourdes étant déjà hors course).
Pourtant le jour de la course, il remarque l'arrivée parmi les
concurrents d'une lourde "wagonnette" ne payant guère de mine,
celle d'un jeune belge fabricant de fiacres électriques assez
lents : Camille Jenatzy.
Une pluie torrentielle s'abat sur la course et Chasseloup-Laubat
ne pourra même pas prendre le départ, ses chaînes sautant à chaque
démarrage.
C'est Jenatzy qui enlèvera l'épreuve, et ce sera le début d'un
duel épique entre ces deux adeptes de l'automobile électrique,
qui tour à tour seront "l'homme le plus rapide du monde", et pour
Jenatzy du moins, le premier à avoir franchi le "mur" des 100
km/h, une vitesse qui semblait inaccessible encore en cette dernière
année du dix neuvième siècle ! En tous cas, pendant un temps,
tous deux "survoleront" nettement les voitures à pétrole et à
vapeur (encore que pour ces dernières Serpollet créera "la surprise"
en étant le premier à Nice, à dépasser les 120 km/h).
Mais pendant que les deux hommes se volent mutuellement la victoire,
faisant par le retentissement de leurs exploits successifs une
immense publicité à l'automobile électrique, d'autres travaillent...
et pas seulement du côté des "vaporistes" et des "explosants".
Des constructeurs nouveaux de ce véhicule électrique qui paraît
vraiment devoir être alors "la voiture de l'avenir", ont fait
leur apparition, (Krieger, Mildé, Hautier) et deviennent à leur
tour des concurrents redoutables..."
Gilbert Lecat, le Distributeur Automobile, 1988
1896
La voiture électrique
Quand l'aurons-nous, enfin pratique, la voiture électrique
qui, du jour où elle marchera, détrônera pétrole,
vapeur, air comprimé et toutes sources diverses d'énergie
?
Il est bien rare que, chaque semaine, je ne reçoive pas
deux ou trois lettres conçues à peu près
en ces termes
"Je voudrais acheter une voiture automobile, mais le pétrole
a contre lui sa mauvaise odeur, les trépidations et des
moteurs encore trop compliqués ; la vapeur nécessite
des transports de combustible beaucoup trop considérables.
Où en sont les moteurs électriques ? Pouvez-vous
nous renseigner, vous qui, mieux que personne êtes à
même de le faire - ça fait toujours plaisir de s'entendre
dire cela - et qui êtes à la source même des
informations ?"
Parbleu, je le sais très bien, et tous ceux qui s'occupent
de l'industrie automobile le savent comme moi le moteur électrique
est le moteur rêvé ; mais hélas ! il en reste
encore au rêve, et de là à la réalité
il y a peut-être loin.
Et, cependant, je suis loin d'être de l'avis de ceux qui
se plaisent à affirmer que la voiture électrique
n'existera jamais. Elle existera et nous la verrons. La question
est trop brûlante, les recherches de nos ingénieurs
sont trop actives pour que l'Eureka ne soit pas dit un jour ou
l'autre.
Les Américains ont porté tous leurs efforts vers
ce but. Ils ont produit plusieurs véhicules, parmi lesquels
"l'Electrobat" de MM. Morris et Salom, qui a remporté
le premier prix de la course du "Time-Herald". Mais
tout cela est loin, très loin de la perfection, même
d'un résultat à peu près pratique.
De même, chez nous, la voiture Jeantaud est remisée
chez son propriétaire et, de loin en loin, fait quelques
sorties, mais d'un court rayon.
Nous avons aussi la voiture Bogard, qui est disposée de
telle sorte qu'elle peut donner pendant dix heures une vitesse
moyenne de 12 kilomètres à l'heure.
Est-ce là l'idéal ? Non certes ; mais c'est un avis
favorable, un encouragement donné aux chercheurs infatigables
qui, un beau matin, trouveront, par un effet du hasard peut-être
- car c'est lui qui préside le plus souvent aux grandes
découvertes - l'"X" si ardemment convoité.
Jusqu'à ce jour c'est à l'accumulation que l'on
s'est adressé pour fournir l'énergie l'accumulateur,
instrument lourd, coûteux et à durée limitée,
beaucoup trop limitée.
Les véhicules construits d'après ce principe atteignent
des poids relativement fantastiques et demandent à renouveler
leur puissance à de très brèves échéances,
d'où nécessité d'établir des relais
impossibles le plus souvent.
Je sais bien que de nouveaux perfectionnements sont apportés
journellement aux accumulateurs. Nous avons déjà
signalé ici la découverte de M. Jean-Marie Roux,
et plus récemment encore la prise d'un nouveau brevet par
la Société des accumulateurs Fulmen. Mais, quelque
légers qu'ils soient, quelque puissance qu'ils aient sous
un volume aussi réduit que l'on peut supposer, je ne crois
pas les accumulateurs appelés à résoudre
le grand problème.
L'accumulateur arrivera toujours à l'épuisement,
et s'il ne se trouve à ce moment, à point nommé,
une usine capable de lui fournir de nouvelles forces la voiture
restera le long du fossé, demandant alors à la traction
animale qu'elle veut supplanter, la force nécessaire pour
la conduire à la dynamo voisine, au râtelier.
Nous aurons la voiture électrique le jour où l'on
aura découvert le moyen de produire l'électricité
dans le véhicule lui-même, le jour où l'on
nous donnera une pile primaire assez puissante.
Qui nous donnera cette pile primaire ?
Ce sera la fortune pour l'inventeur, en même temps que la
révolution radicale dans l'industrie automobile, dans la
locomotion et la traction mécanique sur route comme sur
rail.
Paul MEYAN, La France Automobile, Juillet 1896.
Tricycle électrique à
traction avant BARROWS (New York, USA, 1896-1899).
Taxi BERSEY testé par Scotland Yard.
Voitures électriques BRITTANNIA
conçues par Vaughan-Sherrin (GB 1896-1899).
Coupé électrique DARRACQ au Salon
du Cycle
Le moteur électrique, par accumulateurs, a fait sa première
apparition au Salon du Cycle dans le luxueux coupé à
huit ressorts de M. Darracq. C'est un pas fait vers la locomotion
automobile dans les grands centres, en attendant que la découverte
d'une pile primaire nous permette des envolées plus grandes.
Dans la voiture Darracq, les accumulateurs sont logés à
l'avant et à l'arrière de la voiture, leur poids
total est d'environ 400 kilos. L'énergie qu'ils débitent
est transformée en puissance par une dynamo spéciale
D, étudiée en vue d'utiliser une batterie d'accumulateurs
à couplage invariable, pour obtenir, avec des efforts différents,
un travail constant. Il fallait donc réaliser un moteur
dont la variation de vitesse eût lieu en sens inverse de
la variation de l'effort.
C'est ce qu'a fait M. Darracq, de sorte qu'avec son moteur, il
peut appliquer au démarrage la presque totalité
du travail disponible avec une vitesse excessivement faible, et
faire avancer ainsi sa voiture sans secousse et sans à-coup.
A. Essieu moteur - B. Châssis tubulaire
- C et C'. Ressort de suspension - D. Dynamo moteur - F. Engrenage
intermédiaire
H. Pignon intermédiaire - I. Pignon du moteur - J. Différentiel.
- P. Pignon coniques du différentiel
Le frein se fait automatiquement aux descentes,
car Faction de la pesanteur a pour effet d'entraîner la
dynamo qui, de réceptrice devient génératrice,
et refoule alors le courant dans la batterie. Le travail ainsi
dépensé réalise le freinage et produit une
récupération appréciable. D'ailleurs, un
autre frein électrique est à la disposition du conducteur,
dont le siège, se trouve à l'arrière de la
voiture. Un levier unique lui permet d'obtenir le changement de
marche et la mise en action du frein de sûreté ce
levier peut occuper trois positions marche en avant, freinage
et marche en arrière.
La charge de la batterie d'accumulateurs est empruntée
à une usine électrique ou à la canalisation
urbaine ; c'est ce qui explique que l'emploi de cette voiture
n'est pratiquement possible que dans les grandes villes.
Les essais de M. Darracq lui ont permis d'obtenir, sur des routes
ordinaires, une allure moyenne de 15 kilomètres à
l'heure pendant quatre heures. La voiture pèse, en ordre
de marche, 1.000 kilos environ ; avec trois personnes, son poids
s'élèverait donc à peu près à
1.210 kilos. L'éclairage est fourni par les accumulateurs,
qui alimentent quatre lampes de seize bougies, une lampe intérieure,
deux lanternes latérales et une forte lanterne projecteur
à l'avant.
(l'Illustration, 9.1.1897)
JEANTAUD à moteur transversal et traction avant.
LOHNER
OLDSMOBILE
Véhicules électriques d'Andrew RIKER
(USA 1896-1906)
La première Riker à essence fut produite en juillet
1901.
1897
Machines BOUQUET, DARRACQ-GLADIATOR, DORE, GARON, GLADIATOR-PINGAULT,
HOMMARS, MILDE, RICHARD.
BARROWS (1897-1898)
Premier parc de taxi électriques à
Londres, véhicules BERSEY
Triplette DARRACQ-GLADIATOR
9 min 54 s sur le 10 km (60.6 km/h) le 3 juin 1897.
Taxis ELECTRIC MOTIVE POWER (E.M.P., 1897-1900, très
répandus à New York)
Les premiers à être équipés de roues
en acier embouti.
Roues avant motrices, arrière directrices, freins sur les
roues avant
ELIESON (GB, 1897-1898)
Dog-cart électrique à essieu avant étroit.
Tandem électrique GLADIATOR-PINGAULT (Angleterre)
En février 1897, 1 kilomètre en 1 mn 46 s (34 km/h),
5 miles en 8 mn 56 s (54 km/h).
Edmond de Parrodi le chronomètre à 57 s sur le kilomètre
(63.2 km/h) au Vélodrome de la Seine, à Paris, en
mai 1897.
HEADLAND (1897-1900)
KRIEGER (1897-1909)
Les ateliers Krieger dominent la catégorie des véhicules
à 4 places au Concours de fiacres parisiens.
LUX (1897-1902)
NEALE
Véhicules électriques à traction avant et
arrière de Carl OPPERMAN (Clerkenwell, GB, 1896-1907).
Autonomie de 80 km annoncée, pour les broughams et laudaulettes
en 1902.
1898
Ecole des fiacres de la Compagnie Génétale des Voitures
à Paris
Une piste de 700 mètres fait le tour de ce terrain.
Ici elle est plate et en macadam, en pente douce et pavée
en pierre, ailleurs pavée en bois et aussi abrupte que
la rue des Martyrs, plus loin bitumée et plus raide encore.
Çà et là des éclats de verre, menaçants
pour les pneumatiques des roues, des tas de bois, des pierres,
des ornières. Autant d'écueils auxquels les apprentis
chauffeurs, ex-cochers, qui ont abandonné le chapeau de
cuir bouilli pour une casquette russe et le fouet pour la roue
de direction, apprennent à échapper ; autant de
difficultés qu'ils s'exercent à surmonter sous'
la surveillance d'un professeur expérimenté, M.
Gourdon.
C'est au milieu de nombreux passants que les voitures d'apprentissage,
d'une forme spéciale, circulent à toute allure,
mais il ne s'agit, hâtons-nous de le dire, que de passants
en fer battu, des silhouettes maintenues debout par un étai.
Toutes les physionomies habituelles du pavé parisien sont
là : gros messieurs fumant leur cigare, camelots criant
le Paris-Sport, militaires, nourrices avec leur poupon, bonnes
d'enfants poussant de petites voitures, et même des chiens.
Il n'y a pas jusqu'au cycliste qui ne soit également représenté,
quoique "écraseur" lui-même.
Nous devons déclarer qu'au cours de la leçon à
laquelle nous avons pu assister, fort peu d'accidents se sont
produits. C'est d'un bon augure peut-être, en somme, ces
exercices joignent-ils l'efficacité à l'originalité.
(l'Illustration, 19.11.1898)
EATON
EISENACH (D, 1898-1903)
Peu après le commencement de la production de voitures
à esence, la firme devint Wartburg.
Dog-cart électrique ELIESON à
essieu avant étroit (GB).
G.E.C. (1898-1902)
GALLIA
Société L'Electrique et Société
Française d'Automobiles Electriques SFAE), à Paris,
Gallia à moteur avant ou arrière (Licence Kruger),
roues actionnées directement par des moteurs compound (suppression
du différentiel),
combinateur permettant d'obtenir 8 combinaisons donnant 6 vitesses
et deux positions de freinage et de récupération,
3 freins: électrique sur les roues motrices, de récupération
ralentissant automatiquement la voiture dans les descentes, mécanique
sur les roues arrière (coupure du courant par un disjoncteur).
Dog-cart GAUTIER-WEHRLE
Ancienne fabrique française de voitures à cheval
qui se consacra à la construction d'automobiles vapeur,
à essence et électriques de 1894 à 1900.
Pendant une certaine période égaiement, les deux
ingénieurs Gautier et Werhlé fabriquèrent
des châssis et des carrosseries destinés aux voitures
à vapeur Serpollet.
Les premières Gautier-Wehrlé, qui furent équipées
de moteurs à vapeur, réussirent à se classer
honorablement dans plusieurs courses d'endurance organisées
en France au début du siècle. Le modèle le
plus connu, baptisé Cigale, reçut une chaudière
Serpollet.
En 1897, l'entreprise, désormais appelée Société
continentale d'automobiles, construisit Les premières voitures
à moteur à explosion. Dotées d'un moteur
à deux cylindres horizontaux opposés placé
en position centrale sous le châssis, elles furent carrossées
en cab, en landau et en phaéton.
En 1898. la marque se lança dans la fabrication de bicyclettes
et de tricycles à essence et produisit un véhicule
électrique, un dog-cart très léger pourvu
d'accumulateurs au plomb,
GENERAL ELECTRIC (Philadelphie, USA, 1898-1899)
Voitures de style hippomobile, "afin d'habituer graduellement
la clientèle au changement et ne pas la choquer par des
véhicules d'une nouveauté trop provocante."
Véhicules électriques de Camille
JENATZY (France, 1898-1903)
Société Générale des Transports Automobiles
(12 km/h maxi).
JEANTAUD
1er record officiel homologué de vitesse absolue à
Achères, sur 1 km lancé, par le comte De Chasseloup-Laubat
à 63.150 km/h.
KRIEGER (France 1898-1909)
Moteurs aux deux roues avant, carrossée normalement en
coupé, 20 km/h.
Voitures à propulsion mixte électricité/essence
en 1904 (moteur Richard-Brasier).
KUHLSTEIN (1898-1902)
Voiture électrique LOHNER (Autriche
1896-1906).
Voiture conçue par le carrossier Jacob Löhner (voiture
à essence depuis 1896) et ferdinand Porsche.
Moteurs électriques incorporés dans le moyeu des
roues avant.
Voitures à propulsion mixte produites ensuite.
Brevet vendu en 1906 à Emile Jellinek (Mercedes).
Voitures électriques MADELVIC (Granton,
Edimbourg, Ecosse, 1898-1900).
Les véhicules se révélèrent inutilisable
et provoquèrent la perte de la firme.
MILDE (Mildé et Mondos puis Mildé,
France, 1898-1909).
MM. Mildé et Mondos, gamme de voitures électriques
(1898-1909), du tricycle léger à l'omnibus.
Victoria Mylord 4 HP.
Production (électrique et essence) sous la direction de
Frédéric Gaillardet, ex-Doctoresse (1899-1902) et
Diamant (1901-1906).
La Mildé électrique fut vendue en Grande-Bretagne
sous le nom de Kensignton.
Dog-cart électrique PATIN (1898-1900).
Transmission par friction à deux vitesse, en plus du mécanisme
normal de contrôle de la traction électrique.
Voiture électrique à traction avant TURINELLI
& PIEZZA construite à Milan.
Voitures électriques WAVERLY (Indianapolis, USA,
1898-1916).
Coupé de ville équipé d'une chaufferette.
Construction de voitures électriques à arbre de
transmission jusqu'en 1916.
Course de vitesse pure organisée à ACHERES
(près de Saint Germain en Laye) par le journal La France
Automobile en 12.1898; essais sur une base de 200 m, chronométrage
au 1er et au 2e kilomètre déterminant le temps du
kilomètre départ arrêté et lancé.
1899
La première contravention pour excès de vitesse
est délivrée à une voiture électrique
de Manhattan (12 mph, 19 km/h)
Dépôt de fiacre (recharge des batteries)
Gamme de voitures électriques AMERICAN
ELECTRIC (New York 1899-1902), vitesse 56 à 80 km/h.
AVERLY (1899-1901)
BAKER MOTOR VEHICLE (Ohio, USA, 1899-1914)
"Accumulateurs à roues".
Différents modèles dont une limousine d'apparence
proche de celles des véhicules à pétrole
de l'époque.
Batteries logées sous le capot.
Torpédo électrique aérodynamique en 1902
Torpédo électrique aérodynamique BAKER,
première voiture équipée de ceintures de
sécurité, vitesse maxi 120 km/h.
B.G.S. électrique (Bouquet, Garcin
et Schivre, France, 1899-1906).
Voiture "d'un style élégant seyant à
une voiture d'agrément".
Batterie 350 kg, 25 km/h, autonomie 96 km.
Wood électrique de la CANADA GENERAL ELECTRIC, à
Peterboro, Canada.
Véhicules électriques, à
vapeur et à essence CENTURY (Syracuse, New York, USA,
1899-1903).
Sulky électrique CHAPMAN à
deux moteurs 1/2 HP, de Belknap Motor Co (Portland, Maine, USA,
1899-1902).
Victoria CLIFT (GB 1899-1902), 30 km/h.
COLUMBIA (USA 1899-1913)
Columbia and Electric Vehicle Company basée à Hartford,
Connecticut, appartenant au colonel Albert A. Pope (cycles).
Gamme 1899 : Phaêton, dos-à-dos, Daumon Victoria,
voiture de ville, coupé et omnibus 15 places.
La reine Alexandra utilisait une Columbia dans son domaine de
Sandringham.
Construction de voitures à essence dès 1899.
Rattachement à la United States Motor Company 1910 (Columbia,
Courier, Stoddard-Dayton, Brush et Maswell) qui disparaît
en 1913.
Une CREANCHE électrique remporte le Critérium
des Voitures Electriques.
Voitures DORA (Gênes, Italie, 1899-1907)
EASTMAN Electro Cycle à trois roues (Cleveland,
Ohio, USA, 1899-1902).
H.F.Eastman, première voiture américaine tout acier. Les accumulateurs
et le moteur électriques représentaient 3/4 du poids total de
la voiture. Version 4 roues construite à Detroit.
ELECCTRA (1899-1900)
ELGIN (1899-1900)
Cab électrique HAUTIER
conducteur surélevé à l'arrière, derrière
le toit.
Avant-train électrique à 4 roues HEILMANN
pour convertir les voitures à chevaux.
Fabricant de locomotive électriques (1897-1900), Le Havre.
HELVETIA (1899-1900)
HENSCHEL (1899-1906)
HUB (1899-1900)
La "Jamais Contente" de Camille JENATZY
Ingénieur réputé et pilote de grand talent,
le Belge Camille Jenatzy (1868-1913, dit "le Diable Rouge"
à cause de sa Barbe rousse) fit construire, selon ses plans,
plusieurs types de voitures, notamment des fiacres électriques,
par la Compagnie internationale des transports de Paris.
En 1898, l'un des ses châssis fut hautement transformé,
reçut 2 moteurs et une légère carrosserie
profilée pour s'attaquer au record de vitesse/heure que
détenait alors le comte de Chasseloup-Laubat.
La Jamais Contente fut la première voiture à dépasser
les 100 km/h.
Pilotée par Jenatzy, elle couvrit sur la route d'Achères,
le 29 avril 1899, le kilomètre lancé en 34"
(105,879 km/h) et le kilomètre départ arrêté
en 47" 4/5, battant définitivement la voiture Jeantaud
de De Chasseloup-Laubat.
voiture au musée de Compiègne.
2 moteurs électriques placés à l'arrière
entre les roues (marque Postel-Vinay), puissance maximale totale
50 kW (67 chevaux).
Alimentation batteries d'accumulateurs Fulmen (80 éléments),
pour près de la moitié du poids total (Poids total
1.5 tonne).
Les moteurs attaquaient directement les roues arrière motrices.
Possibilité de couplage des moteurs en série ou
en parallèle, donnant 6 allures de marche, commande par
pédale.
Suspensions avant par ressorts semi-elliptiques, arrière
par doubles ressorts semi-elliptiques, direction à barre
franche commandée par levier.
Freins à tambours à l'arrière commandés
par levier, pneus et roues spéciaux Michelin.
Longueur 3.60 m, largeur 1,56 m, empattement 1,82 m, voies avant
1,34 m, voie arrière 1,28 m
à Achères 1899, course de vitesse
pure lancée par le journal La France Automobile :
17 janvier : 54 s au kilomètre lancé (66.667 km/h)
27 janvier : 44 s (81.818 km/h)
1er avril : 1e essai à Achères, non homologué
pour chronométrage ne présentant pas de garanties
suffisantes.
29 avril : 34 s soit 105.882 km/h (franchissement de la "barre
des 100 km/h). Il réalise le kilomètre lancé
à 105,580 km/h.
1er mai : 105,882 km/h, 120 km/h en pointe.
G. de Chasseloup Laubat sur JEANTAUD
à Achères 1899, course de vitesse
pure lancée par le journal La France Automobile :
22 janvier : 70.312 km/h.
12 mars : 38 s 4/5 soit 92.784 km/h (véhicule "gonflé"
par Jeantaud à 40 ch).
Jenatzy sera le premier à passer les 100 km/h le 1er mai.
JOEL (1899-1902)
Voiture électrique KENSINGTON équipée
d'une batterie rechargeable brevetée (Buffalo, New York,
USA, 1899-1904).
"successeur du cheval".
KLIEMT (1899-1900)
KRUSE (1899-1901)
Buggy électrique LINDSTROM, moteurs
séparés entrainant chaque roue (USA).
Phaétons et dog-carts électriques
MACKENZIE inspirés de la Riker de 1896 (Lambeth, GB).
MAXWERKE (1899-1903)
Dog-cart électrique à quatre
places MONNARD (France).
MUNSON (1899-1902)
NEW ENGLAND (1899-1901)
SCHEELE (1899-1910)
SCHUCKERT (1899-1900)
SCOTT (1899-1901)
Voitures électriques à 3 et 4
roues TRIBLEHORN (Suisse 1899-1919).
Début de la production en 1902, utilitaires légers
à partir de 1919.
Voiture électrique à 3 vitesse avant
et 2 arrière U.S. AUTOMOBILE 3 HP (USA 1899-1901).
U.S. ELECTRIC (1899-1901)
Voiture électrique à 3 roues
VEDOVELLI et PRIESTLEY (France)
La direction était assurée par le ralentissement
d'une des roues.
Voiture électrique WAVERLY
WOODS MOTOR VEHICLE Co (Chicago, USA, 1899-1919)
Woods Electric Hanson Cabs à deux moteurs entraînant
les roues arrière.
"cabs" 3 places et tonneaux 4 places (moteur à
l'arrière) produits à 500 unités par ans.
La Woods Motor Vehicle Co fabriqua aussi des voitures à
essence jusqu'en 1919.
En 1917 modèle mixte à moteur essence 12 HP et moteur
électrique monté à la place de la boîte
de vitesses (55 km/h avec les deux moteurs en marche).
1900
BACHELLE (USA, 1901-1902)
BUFFALO (USA, 1901-1906)
B.G.S. (France)
La voiture électrique de la compagnie B.G.S. établit
le record de distance à 180 miles (290 km) avec une seule
charge.
Voitures électriques à carrosserie
fermée BROC (Cleveland, Ohio, USA, 1900-1916).
Brougham 1914, 38 km/h, 3100 dollars.
Golf Trap AMERICAN ELECTRIC
CALIFORNIA (1900-1902)
CANADIAN MOTOR (firme britanique basée
au Canada, 1900-1902)
"Parfaite pour les as du volant"
Dérivée des premières voitures électriques
canadiennes de W.J. Still (1893).
Autonomie 70 km.
Moteurs électriques CANTONO (Fram,
Italie et USA, 1900-1911) utlisés pour transformer des
véhicules hippomobiles.
A Rome jusqu'en 1906, puis Gênes jusqu'en 1911.
Construits sous licence à Canton, Ohio, et rebaptisées
Fram.
CARDINET (1900-1906)
CLEVELAND Electric (1900-1901)
"Petite, agréable et pratique", Cleveland Machine
Screw Company.
La Cleveland Electric fut vendue sous le nom de Sperry en 1900
et 1901.
COLUMBIA électrique d'Albert A.
Pope, industriel américain.
voiture découverte à deux places ou coupé
de ville à quatre places.
ELECTROMOBILE René Legros et Albert Meynier
"Sans chaînes, ni différentiel,
Ni bruit ni trépidation, Souplesse et puissance"
Médaille d'or à l'Exposition Universelle de Paris
de 1900, licence de fabrication cédée le 1.7.1901
aux établissements Henneton.
Moteur de 8 ch (poids 102 kg), sans chaînes ni différentiel,
suspension sur ressorts, freins électriques et mécaniques,
lanternes électriques.
500 kg de batterie, parcours de 100 km à 10 km/h sans recharge.
Voiture électrique ELECTROMOTION à moteur
central (Neuilly sur Seine, 1900-1909)
Voiture Columbia fabriquée sous licence.
Voiture électrique ELGIN de la Elgin
Automobile Co (USA).
Fabricant de la Winner 5 HP à essence.
HART (1900-1901)
Véhicules électriques HEWITT-LINDSTROM,
allant de la légère Stanhope à la diligence
(Chicago, USA, 1900-1901).
Mini-Phaéton JENATZY
Société Générale des Transports Automobiles.
12 km/h maxi.
Fiacre électrique LOHNERWAGEN présenté
à l'Exposition Universelle de Paris
réalisée à la demande de Jakob Lohner (carrossier
officiel de la cour d'Autriche) par Ferdinand Porsche
moteurs électriques dans les moyeux de roue avant assurant
la propulsion sans aucune transmission
MILDE Victoria Mylord 4 HP à deux moteurs dans le
train arrière
"Voitures d'agrément électriques" NATIONAL
Electrobiles (USA 1900-1904).
A partir de 1904, voitures à essence à radiateur
rond, les voitures électriques étant abandonnées
en 1905 (National, 1900-1924).
Voiturette électrique PATIN et BEQUILLARD 2 places
PFLUGER
REMINGTON (1900-1901)
Victoria électrique RIKER
SOLIGNAC (1900-1902)
STRONG & RODGERS (1900-1901)
1901
Premiers brevets pour batteries Cadmium Nickel
AJAX (1901-1903)
BACHELLE (1901-1902)
BAKER Electric : 3/4 HP, 27 km/h, autonomie
80 km.
La Baker Motor Vehicle Co (Ohio) produit différents modèles dont
une limousine d'apparence proche de celles des véhicules à pétrole
de l'époque. Batteries logées sous le capot.
Voiture électrique BRECHT (USA 1901-1903,
3 modèles électriques et 3 à vapeur)
Voitures légères à direction
par barre BUFFALO, propulsées à l'essence
ou à l'électricité (USA, 1901-1906).
CITY AND SUBURBAN Grand Victoria (GB 1901-1905)
City and Suburban Electric Carriage Company
(voitures Columbia construites sous licence).
Véhicules de louage construit à Niagara, fournisseur
de la haute société britannique.
La Reine Alexandra, l'impératrice de Russie, la Dame Nellie
Melba et la Comtesse de Wilton parmis ses clients.
COLUMBIA Electric
Columbia Electric Vehicle Company (Connecticut, USA)
1er véhicule en 1897, coupé 2 places, autonomie
40 miles (65 km)
Construit sous licence en Grande-Bretagne (City and Suburban)
et en France (Electromotion).
Une voiture construite pour la reine Alexandra, épouse
d'Edouard VII en 1901, utilisée par Richard Nash en 1948
pendant la période de rationnement d'essence en Angleterre.
La Columbia électrique qui appartint à la reine
Alexandra, épouse d'Edouard VII.
Si, à la fin du XIXe siècle,
la notion de véhicule automobile était généralement
admise, le principe du système de propulsion en revanche
ne faisait pas l'unanimité. Moteur à vapeur, à
combustion interne ou électrique ? Telle était la
question.
Et le moteur électrique avait nombre de partisans. D'ailleurs
c'est avec un véhicule électrique qu'en 1899 Jenatzy
avait, pour la première fois dans l'histoire, dépassé
la vitesse des 100 km/h. Aux Etats-Unis, le véhicule électrique
avait aussi ses adeptes. Ceux-ci ne manquaient pas de souligner
le silence de marche, l'absence de toute vibration et d'odeur
désagréable par rapport aux voitures à moteurs
à combustion interne.
La Columbia Electric Vehicle Company, dont le siège se
trouvait à Hartford, dans le Connecticut, fut l'une des
entreprises qui décida de jouer la carte du véhicule
électrique, dès 1897.
En 1901, elle produisit un peu coupe 2 places extrêmement
joli pour lequel cette marque assurait dans se publicité
"qu'il était capable de parcourir 40 miles (environ
65 km) sans qu'il soit nécessaire de recharger les batteries".
Certains de ces engins furent aussi construits sous licence en
Grande-Bretagne, sous l'appellation City and Suburban, et en France,
où la marque se nommait Electromotion.
Indiscutablement, la plus célèbre de toutes les
Columbia Electric fut celle qui appartint à la reine Alexandra,
épouse d'Edouard VII. Il s'agissait d'un coupé deux
places assez bien réussi mais au confort plutôt spartiate.
Le châssis avait été réalisé
aux Etats-Unis, tandis que la carrosserie proprement dite était
d'origine anglaise.
La reine Alexandra reçut ce véhicule en 1901, l'année
même où son mari fut couronné roi de Grande-Bretagne
et d'Irlande. Elle ' en servait notamment pour parcourir ses terres
du château de Sandrigham, dans le Norfolk.
Puis cette voiture fut vendue. Elle reparut cependant sur les
routes en 1948. En effet, son propriétaire d'alors, Richard
Nash, l'utilisa durant la période de rationnement d'essence
en Grande-Bretagne. Aujourd'hui, cette voiture est encore en Angleterre
et elle appartient aux héritiers de Richard Nash.
CROWDUS (USA, 1901-1903) (Chicago, USA, 1901-1903), accélérateur
et freins commandés au volant.
DEMISSINE (1901-1903)
Phaeton électrique ELECTRICIA à
levier de drirection, conçu par Contal (France).
ELECTROMOBILE (Londres, 1901-1920)
Système de contrats de location dès 1904.
Moteur sur les roues arrière à partir de 1903.
GENERAL ELECTRIC (1901-1904)
GRAMME
Fiacre KRIEGER au concours de fiacre 1901
PHIPPS-GRINNELL (1901-1912)
Voiture électrique THOMPSON construite
à Plainfield, New Jersey (USA 1901-1902)
1902
ACCUMULATOR INDUSTRIES (1902-1903)
La BAKER Electric Torpedo atteint 78 mph
(125.502 km/h)
CHAMPROBERT (1902-1905)
CHENHALL (1902-1906)
Landaulettes, victorias et coupés ELECTRIC
CARRIAGE AND GARAGE (GB).
LEFERT
N.A.G. (1902-1934)
Petites voitures électriques et à
essence FANNING (Chicago, USA, 1902-1903).
Voitures électriques STUDEBAKER
(South Bend, Indiana, 1902-1912).
20 voitures furent produites et Studebaker passa à l'essence
en 1904.
La Studebaker Electric fut la voiture choisie par Thomas Edison.
TRIBELHORN (1902-1920)
1903
AUSONIA (1903-1906)
BORLAND (USA, 1903-1916)
Voiture électrique (4 kW) et à essence ELECTROGNEIA
(Levallois-Perret, 1903-1905).
Champrobert en 1902.
Voitures électriques GALLIA, 26 km/h (Paris, 1903-1908).
Voiture électrique et à pétrole
GEM 20/24 CV (F, 1907-1909).
Firme dirigée par le pilote de course Léonce Girardot
("l'eternel second").
Les derniers modèles furent équipés de moteurs
Knight sans soupapes.
HAGEN (1903-1908)
Runabout électrique IVANOHE dessiné
par H.P. Maxim (Canada 1903-1905);, prédécesseur
de la Russel de 1906.
KRIEGER
This 1903 Krieger proves that there is nothing new under the sun.
This car is a front wheel drive electric-gasoline hybrid car and
has power steering. A gasoline engine supplements the battery
pack.
Between 1890 and 1910, there were many hybrid electric cars and
four wheel drive electric cars. Electric cars were more expensive
than gasoline cars and electrics were considered more reliable
and safer. With the development of the starter motor for gasoline
cars and increased range of gasoline cars, most people public
interest switched from electrics to gasoline by 1915 1903-1905
V.E.
Voiture électrique biplace LEMS
(London Electro-Mobile Syndicate, GB, 1903-1904)
Runabout N° 1, autonomie 64 km, 180 guinées.
LIQUID AIR COMPANY
This interesting car, while not electric, is unusual since
it shows that early vehicle manufacturers were trying every possible
technology. This one is powered by liquefied air (rather cold!).
POPE-WAVERLY (USA, 1903-1907)
P&G de Pritchetts and Gold (Feltham,
Middlesex, GB).
Constructeurs de la Meteor à essence 1903-1904.
POPE-WAVERLY (1903-1907)
PRITCHETT & GOLD (1903-1904)
REGINA (Paris, 1903-1908).
la Société Electrique construisit sous licence des
Dixi allemandes à essence 17, 26 et 40 CV, ainsi que des
Gallia et Galliettes électriques.
STARR (1903-1904)
1904
La BAKER Electric Torpedo Kid atteint 104 mph (167.336
km/h)
BERWICK AUTO CAR COMPANY
C.I.E.M. (1904-1906)
Voitures électriques DININ, Puteaux
(1904-1907).
Voitures électriques FRITCHLE (USA
1904-1922)
GALILEO
Voitures à propulsion mixte KRIEGER
(moteur Richard-Brasier).
Voitures électriques MORGAN (GB
1904-1905)
Carrossier, phaéton électrique 8 HP en 1904.
En 1905, châssis 24 Hp propulsé par un moteur Mutel
(voiture "entièrement britannique), au prix de 750
livres (+ 250 livres pour la caisse).
Ses voitures atant trop chères, Morgan abandonne la production
automobile et devient représentant d'Adler.
Voitures électriques PIPE (B 1904-1905).
Fabriquées par Pipe, constructeurs de voitures à
essence à Gand (1898-1914).
SYNNESTVEDT (1904-1908)
Voitures électriques construites
par E. VEDRINE, carrossier à Neully sur Seine (1904-1910)
La Vedrine gagne l'épreuve d'endurance pour voitures de
ville 1905.
1905
ALEXANDRA (1905-1906)
Voiture mixte essence-électrique L'AUTO-MIXTE
(Liège, Belgique, 1905-1912), moteur Knight en 1912.
BANKER JUVENILE ELECTRIC
DORA
Voitures électriques EKSTROMER (fabricant
de batteries, GB)
Deux place léger, autonnomie 160 km.
Torpedo Roadster FRITCHLE (capot syle Renault, vendu 2
500 dollars).
GALLIA
Une des voitures électriques Les plus réussies
de la période 1905-1908, mise sur le marché par
la société française l'Electrique.
Très semblables aux fameux véhicules Krieger, la
Gallia avait la forme d'un fiacre avec un siège unique
pour le conducteur. Elle était équipée de
plusieurs moteurs calés sur l'essieu arrière et
de batteries logées sous le plancher.
Une version légèrement différente, baptisée
Galliette, fut dotée d'une carrosserie biplace avec un
faux capot servant à loger les batteries.
Les progrès réalisés dans le domaine des
moteurs a essence mirent fin à l'activité de la
maison française au début des années dix.
Voiture électrique et à essence
GAS-AU-LEC 40/45 CV (Peabody, Massachussets, 1905-1906).
4 cylindres à chemises de cuivre et soupapes d'admission
électromagnétiques.
PARSONS (1905-1906)
PROVINCIAL
Voitures de ville électriques RAUCH
& LANG (Cleveland, USA, 1905-1928).
Union avec Baker en 1916, les voitures portant le nom de Raulang
en 1919.
La production est transférée à Chicopee Falls
(usine Stevens-Duryea) en 1922 pour construire des taxis mixtes
électricité/essence Rauch & Lang et Raulang.
La firme revint à son activité de carrossier et
produisit les carrosseries de la Ford Model A, la première
"station wagon" de série en 1929.
Voiture électrique SILVERTOWN à
carosserie W. & F. Thorn (GB 1905-1910).
Modèle à quatre roues motrices en 1908.
ZEDDECO (1905-1906)
1906
AUTO-MIXTE (1906-1912)
BABCOCK ELECTRIC CARRIAGE CO (Buffalo NY,
USA, 1906-1912)
CLOUMOBIL (1906-1908)
DYNAMOBILE
HERCULES
Voitures électriques IMPERIAL, construites
par l'Anti-Vibrator Company Limited (Croydon, USA).
Voiture électrique LANDSEN, accumulateurs
logés sous un faux capot (Newark, New Jersey, USA, 1906-1908).
SIEMENS-SCHUCKERT (1906-1910)
STELLA (1906-1913)
1907
AL (1907), voiture fonctionnant à l'essence et à
l'eléctricité montée par l'Energie Electro-Mécanique.
AMERICAN JUVENILE ELECTRIC
B.E.F. (1907-1913)
Torpédos et Victorias électriques
BAILEY (Amesbury, Massachussets, USA, 1907-1915)
batteries nickel/fer Edison
DETROIT ELECTRIC (USA 1907-1938)
La plus connue et la plus vendue des voitures électriques
américaines.
1000 véhicules/an jusqu'à la première guerre
mondiale, production atteignant son apogée entre 1912 et
1915.
Faux capot moteur en option proposé en 1920 pour adoucir
les lignes de la voiture.
Production sur commande à partir de 1920 (la mode des votures
électriques étant passée).
Les derniers modèles sont habillés de carrosseries
Willys-Overland.
Capots et calandres Dodge sur certains modèles.
Voiture choisie par Clara Bryant Ford (Mme Henry Ford) pour faire
ses courses et le tour du Ford Park.
Voiture électrique ELECTRON au
Salon de Paris (F 1907-1908).
G.E.M. (1908-1910, Puteaux)
le pilote de course Léonce Girardot, "l'éternel
second", dirigeait cette firme parisienne et conçut
cette voiture électrique et à pétrole de
20/24 CV.
Les derniers modèles étaient équipés
de moteurs Knight sans soupapes.
1908
Victoria BABCOCK Model 6
"Une femme satisfaite, c'est celle qui conduit une
Babcock Electric, elle sait qu'il n'y a rien à craindre"
BYRIDER (1908-1909)
Coupé Limousine KRIEGER Type A 8/10
CV
Les ateliers Krieger connurent le succès au lendemain
du Concours de fiacres parisiens, en 1897, où ils dominèrent
la catégorie des véhicules à 4 places.
Par la suite. cette firme se fit connaître par de nombreux
véhicules électriques, ainsi que des engins mixtes
pétroléo-électriques.
Le nom de Krieger redevint d'actualité sous l'occupation
allemande 1940/44, ayant réalisé de très
intéressantes transformations de voitures thermiques ou
électriques (modèles Milde-Krieger).
2 moteurs électriques, à excitation combinable,
alimentés par batterie 80 volts.
75A. soit 6 kW (2 x 4 chevaux à 2 000 t/mn, maxi 2 200
t/mn).
Roues avant motrices, avec moteurs montés sur les pivots,
attaque directe.
Combinateur à couplage série et parallèle
procurant 6 allures de marche.
Pas de boîte de vitesse ni d'embrayage, marche arrière
par inverseur.
Suspensions avant et arrière par ressorts semi-elliptiques.
Direction à boîtier démultiplicateur, système
Krieger, groupant les contrôles.
Freins avant par récupération sur les moteurs, arrière
mécaniques sur roues.
Roues Artillerie, rayons bois, avec pneus 880 x 120.
Longueur 4,20 m, largeur 1,82 m, empattement 2,92 m, voies 1,42
m, poids 1950 kg environ (avec batteries), 35 km/h, autonomie
80 à 95 km.
V.A.T.E.
WAVERLY (USA, 1908-1914)
1909
BROC (USA, 1909-1916)
IDEAL (1909-1914)
Voitures électriques LENNOX, "la
seule boiture construite à Boston" (USA 1909-1918).
Voitures électriques puis voitures à essence.
Camion électrique THRIGE (Danemark,
1909-1918).
Production de voitures à essence de 1909 à 1918
(camions, taxis et autobus).
1910
Voiture électrique GEHA (Harhorn, Allemagne, 1910-1923)
Trois roues et traction avant.
Membre du groupe Elite en 1917.
GRINNELL (USA, 1910-1913)
KIMBALL (USA, 1910-1912)
OHIO Electric (USA, 1910-1918)
L'Ohio Electric Car Co construit divers modèles de véhicules
électriques de ville.
Moteurs Crocker-Wheeler 4 vitesses à contrôleur.
L'Ohio Electric ouvre la voie à la motorisation
féminine.
La conduite, en effet, est un jeu d'enfant. Pas de volant, mais
une barre de direction directement en prise sur les roues avant.
Pas de levier de changement de vitesse et d'embrayage.
Un simple pointeur à quatre positions fait l'affaire. En
position "0", rien ne se passe. En position "1",
la voiture démarre tout doucement. En position "2"
enclenche en vitesse de croisière, et en "3",
le véhicule atteint le 40/50 à l'heure !
Le moteur, placé en position centrale, n'émet pratiquement
pas de bruit.
Les 8 batteries plomb/acide - 4 à l'avant, 4 à l'arrière
- débitent 96 volts et assurent une autonomie de 80/100
km !
Lorsque le frein entre en action, il coupe automatiquement le
courant.
Tout est simple, intelligemment conçu. Certes la silhouette
surprend de prime abord, mais l'habitacle en hauteur, laissant
de la place pour les hautes coiffures des dames de l'époque,
n'était pas une si mauvaise solution. Il n'est d'ailleurs
pas exclu que l'on n'y revienne un jour, comme le suggérait
très sérieusement le designer italien Giugiaro,
lors d'un récent Colloque sur l'Automobile et la Ville.
1911
DAYTON ELECTRIC (USA 1911-1915)
Voiture de luxe électrique HUPP-YEATS (USA 1911-1919).
5000 dollars, équipée "des cuirs et des tapisseries
les plus riches", accessoires plaqué or.
1912
Voiture électrique française à 5 vitesses
ANDERSON ELECTRIC (Salon de Paris 1912)
ARGO (USA, 1912-1914)
BUFFALO ELECTRIC VEHICLE Co (USA 1912-1915)
Fusion de Babcock, Van Waggoner et d'autres constructeurs de véhicules
électriques.
Véhicules conçus selon les lignes des véhicules
à essence, "Le meilleur de l'Amérique".
CHURCH-FIELD (USA, 1912-1913)
FISCHER (1912-1913)
FLANDERS (USA, 1912-1915)
Brougham électrique PECK vendu 4000
dollars (Toronto, Canada, 1912-1913).
Voitures électriques TATE (Canada
1912-1914).
1913
Création d'AMERICAN ELECTRIC aux USA (1913-1915),
fusion de Argo, Borland et Broc
Voiture électrique 6 vitesses BORLAND
(Borland-Grannis, Chicago, USA, 1913-1914)
DAVID
TIFFANY (USA, 1913-1914)
1914
Brougham BROC, 38 km/h, 3100 dollars.
COLUMBIA (1914-1918)
DETROIT ELECTRIC
GMUR
MILBURN ELECTRIC (USA 1914-1922).
Une des meilleures voitures électriques vendues aux
Etats-Unis.
Modèle ressemblant aux véhicules à essence
en 1919 (7 à 8000 exemplaires construits).
Un incendie détruisit l'usine de Toledo, provoquant la
fermeture de Milburn.
OWEN MAGNETIC (1914-1922)
1915
BEARDSLEY ELECTRIC CO (1915-1917)
CHICAGO ELECTRIC (USA, 1915-1916)
DETROIT ELECTRIC
Moteur 5.5 HP 72 volts.
40 km/h, autonomie 80 miles (129 km).
Voiture essayée en 1975 par le "Machine Design Magazine"
aux USA.
MENOMINEE
STORMS
1916
BELMONT ELECTRIC AUTO COMPANY
Coupé Docteur DETROIT ELECTRIC hybride
La Detroit Electric Car produit 1000 voitures par an produites.
Cette voiture se conduit avec deux leviers, un pour la direction,
l'autre pour le réglage de la vitesses.
Un moteur à essence (3 chevaux) fait tourner un générateur
qui recharge les batteries.
40 km/h, autonomie 180 km.
1917
Ambulance électrique en Angleterre (Magdeburg ?)
Voiture mixte WOODS.
Moteur essence 12 HP et moteur électrique monté
à la place de la boîte de vitesses, 55 km/h avec
les deux moteurs en marche.
1918
Brougham électriques OHIO (Toledo, USA, 1909-1918).
1919
AAA (1919-1920)
Ateliers d'Automobiles et d'Aviation, à Paris.
Voitures de luxe.
1920
A.A.A.
Voiture de ville ELECTRICAR (Paris, 1920-1924)
de M Couaillet.
Trois roues (une avant), moteur électrique 1.5 CV.
ELECTROMOBILE Elmo (nouveau modèle
à capot plus court).
ELITE-DIAMANT (1920-1928)
Voiturettes S.B. de Slaby-Behringer (D
1920-1924).
Voiturettes électriques et à essence (monocylindre
2 temps DKW).
Slaby conçut les premières voitures DKW.
Voiture électrique de Charles STEINMETZ
(Baltimore, USA, 1920-1927).
La seule voiture électrique construite dans le sud des
Etats-Unis.
1921
Roadster 2 places AUTOMATIC ELECTRIC vendu 1200 dollars
(USA,1921-1922)
Coupé 2 places électriques BINGHAMTON
ELECTRIC TRUCK Co (Binghamton, New York, USA 1920), 2 ou 3
exemplaires construits.
KAHA (1921-1922)
STIGLER (1921-1925)
VIA
1924
AEM (1924-1927)
Voitures construites par la Société d'Application
eletromécanique à Neuilly.
Camionnettes de livraison, vitesse maxi 25 à 30 km/h, autonomie
100 km.
Voiture légère Electrocyclette.
ALFI (1922-1924)
Corbillard électrique BERLIET
CHELSEA
ELEKTRIC (1922-1924)
OMNOBIL
VOLTOR (1922-1925)
1925
LE PROGRES DES VEHICULES ELECTRIQUES (L'illustration, 3 octobre
1925)
La France réaliserait évidemment
de grosses économies de combustible si elle voulait, même
pour ses besoins de traction sur route, utiliser l'énergie
que la nature lui a dispensée avec générosité
dans ses mines de charbon et surtout dans ses torrents. Dans l'état
actuel de la science, l'électricité, la forme d'énergie
que nous pouvons le plus facilement tirer de notre sol. Et nul
véhicule ne présente en somme plus d'avantages que
le véhicule électrique.
Nous commençons à comprendre ces vérités
et à les appliquer. Mais, certes, nous ne pourrons pas
nous féliciter d'avoir, en cette question, donné
l'exemple au monde ! Nous comptons en France, actuellement, à
peu près 300 camions et voitures de livraison mus par l'électricité,
alors que l'Angleterre en possède 3 000 et l'Amérique
environ 30 000 ! (Il n'existe pas de statistiques très
exactes sur ce point, mais l'ordre des grandeurs dans les trois
pays est celui que j'indique ici). Or, depuis un an, nous voici
partis sur la piste de nos rivaux...
Nos enjambées devront être longues si nous voulons
les rattraper ! Mais Lyon possède déjà des
autobus électriques, et Paris va voir incessamment sortir
des taxis, à accumulateurs. Si l'on veut bien jeter les
yeux sur la figure 29, on constatera que dans la seule région
de Paris, quinze stations de recharge publiques, dont trois à
Paris, sont maintenant ouvertes aux véhicules ayant soif
de courant.
Fig. 29. Les quinze points de Paris et de sa banlieue sur lesquels
une automobile électrique
peut déjà se ravitailler de courant.
Paris ; (1). Electrostation, 40, rue d'Alleray
: (2). Equipement électrique, 17, rue du Débarcadère
; (3). Garage Mariotte, 9, rue Mariotte.
Alfortville : Est-Lumière, 31, quai Blanqui. - Argenteuil
: Union d'électricité, 101 bis, rue Saint-Fermain.
- Asnières : Société pour le développement
des véhicules électriques, 2, quai Aulagnier. -
Bellevue : Office national des Inventions, 1, avenue Maréchal-Galliéni.
- Colombes : Accumulateurs Monoplaque, 27, boulevard Marceau.
- Ivry : Accumulateurs Tudor, 12, rue Alexandre-Pilleaud. - Meulan
: Le Triphasé, 20, Grande-Rue-du Fort. - Montmorrency :
Le Triphasé, 83, rue de Paris. - Nanterre : Accumulateurs
Dinin, 22, route de Cherbourg. - Pontoise : Le Triphasé,
6, rue Taillepied. - Romainville : Accumulateurs S.A.F.T., route
Nationale (pont de la Folie). - Saint-Ouen : Garage Paban, 27,
rue Lieutadès.
C'est naturellement en France qu'est née
la voiture électrique. Jeantaud et Krieger, notamment,
étaient, il y a bientôt trente ans, ses premiers
partisans. Mais nous n'en avons pas compris tout de suite les
possibilités réelles. Nous avons voulu faire d'elle
la concurrente, en toutes manifestations, de la voiture à
essence, alors à ses débuts elle aussi. On se rappelle
que le premier véhicule routier qui atteignit la vitesse
de 100 kilomètres à l'heure était électrique
(Jenatzy, sur la "Jamais contente", parc d'Achères,
1899) ; qu'un peu plus tard on essaya pour le véhicule
à batterie des records de distance et de durée (Paris-Dijon,
320 kilomètres, où la voiture, dans la fameuse côte
de Sombernon, s'arrêta épuisée), etc.
Les véhicules et les batteries d'exception que nous avons
construits i l'époque, en conséquence de tels exploits,
ont fait dévier du bon chemin notre industrie de la voiture
électrique ; on a conclu tout de suite que ces engins étaient
aussi onéreux qu'infidèles, et, pendant plus de
vingt-cinq ans, presque personne chez nous d'eux
Les Américains, peut-être moins ingénieux
et moins savants, mais plus patients et plus pratiques, nous ont
vite démontré notre erreur. Les chiffres écrasants
que j'ai donnés plus haut témoignent des services
remarquables que rendent le véhicule électrique
lorsqu'on lui demande un travail qui est bien conforme à
sa constitution (1).
En réalité, sur route, le véhicule électrique
n'est l'engin ni des grandes distances ni des grandes distances.
Le véhicule à explosions est le maître incontesté
de ces deux gros facteurs de la locomotion pratique pour la seule
raison qu'il peut, presque partout et presque instantanément,
se ravitailler en énergie. Au point de vue travail, il
est le cheval ; l'autre est le boeuf.
Mais cet autre, quand on sait l'employer, est un collaborateur
inégalable. Le véhicule électrique surpasse
tous ses rivaux (cheval, vapeur, essence, etc.) quand on l'applique
à des parcours relativement courts et réalisés
à des vitesses modérées. Les chariots électriques,
que beaucoup de nos lecteurs ont pu voir fonctionner dans certaines
usines et même aux Halles, les tracteurs qui font le service
des fourgons à bagages sur les quais des gares, ne sont
éminemment utiles, des camions à batterie qui effectuent
de gros charrois dans la banlieue de Paris avec la régularité
impeccable de bons employés qui ne songent qu'à
leur devoir.
(1) A titre d'encouragement au développement
d'une nouvelle grande industrie en notre pays, nous citerons les
maisons qui, actuellement, construisent des véhicules électriques.
Ce sont : la Société des applications Electro-Mécanique,
Berliet, De Dion-Bouton, Krieger et Renault On remarquera que,
sur cinq constructeurs, trois sont déjà spécialisés,
et avec grand succès, dans la fabrication de la voiture
à essence Il semble qu'il y ait là une preuve de
plus du développement que les milieux industriels entrevoient
pour le véhicule à batterie.
Fig. 25. Schéma de la constitution d'un chariot électrique
pour le service intérieur des usines ou des halles.
Le conducteur se tient debout à l'avant.
La voiture électrique est prédestinée
surtout à la ville. Il n'est pas de véhicule qui
corresponde mieux aux exigences légitimes d'une agglomération.
D'abord elle est silencieuse, comme l'est une bicyclette. Les
oreilles pleines du vacarme de milliers de moteurs à explosions,
un Parisien pensera certes que voilà un titre incomparable
au droit de cité ! Elle est propre, c'est-à-dire
qu'elle n'émet ni fumée, ni gaz qu'elle ne laisse
sur le sol presque jamais de tâche, puisqu'elle n'a besoin
que de bien peu d'huile ! Elle est douce et souple ; à
Rome, l'an dernier, les autobus ont été remplacés
par des véhicules électriques ; les recettes aussitôt
ont monté de 40 % et se sont maintenues à ce taux
; le public témoigna ainsi de sa satisfaction.
La voiture électrique est de conduite plus facile que la
voiture à explosions parce que beaucoup moins complexe.
Elle est aussi plus résistante, à l'usure ; en cite,
comme des exemples classiques, des camions électriques,
à New York, qui sont encore en bon état de service
après vingt-trois années d'usage, et les voitures
électriques d'enlèvement des ordures de la ville
de Willesden, prés de Londres, qui, l'année dernière,
sur 33 830 heures de travail n'ont été au total
arrêtées que pendant 32, soit seulement pendant une
durée inférieure à 1 pour 1000 du temps de
travail !
Quant au coût de la traction par batterie dans un service
de ville, on admet généralement qu'il est inférieur
même à celui de la traction par chevaux. Il faut
ajouter que le moteur cheval ne peut guère parcourir régulièrement
plus de 20 kilomètres par jour, parce que ses réserves
d'énergie sont petites et ses besoins de réparation
très grands, alors que le moteur électrique couvre
facilement de 75 à 80 kilomètres. De plus, des véhicules
électriques peuvent se loger dans le centre même
d'une grande agglomération et n'ont pas un long chemin
à parcourir à vide avant ou après leur travail
effectif, alors que - de plus en plus les écuries sont
rejetées à la périphérie des villes.
Je n'étendrai pas davantage le parallèle entre la
locomotion par batterie et la locomotion par hydrocarbure. J'ai
tenu seulement à montrer combien sont justifiée
les efforts actuels de vulgarisation du véhicule électrique
en France et avec quelle facilité on peut s'offrir une
auréole de prophète à prédire que,
dans quelques années, autobus et taxis, - dans une capitale
telle que Paris, - seront tous actionnés par l'énergie
électrique. Notre repos et notre confort individuels y
gagneront, et nos finances nationales bénéficieront
de toute l'économie qui sera faite sur la dispendieuse
essence.
Ne clôturons pas ce petit chapitre sans noter que les batteries
d'accumulateurs elles-mêmes sont tout à fait au point
maintenant pour résister aux secousses des plus mauvais
sols et surtout aux alternatives si destructives de la charge
et de la décharge maladroitement exécutées.
On sait que la clientèle de traction a le choix entre deux
types d'accumulateurs : la batterie au plomb qu'imagina Planté
et la batterie au fer et nickel que réalisa Edison. L'une
et l'autre se recommandent par des qualités différentes
qu'il serait oiseux de discuter ici ; l'une et l'autre sont fabriquées
en France au mieux que connaisse l'industrie électrique.
Fig. 27. Plan très schématique d'une automobile
Berliet.
On remarquera qu'elle possède une boîte
à deux vitesses alors que d'ordinaire les variations de
vitesse dans un véhicule à batterie se font seulement
par le jeu du combinateur. La boîte de vitesses accroît
la souplesse du moteur et son aptitude à gravir de fortes
rampes. Il est bon d'ajouter que, par suite d'un accord réalisé
entre les constructeurs de véhicules électriques,
l'outillage pour la recharge a été standardisé,
c'est-à-dire que tout l'appareillage des batteries est
identique pour toutes les voitures et pour tous les postes. La
tension du courant a été standardisée aussi
(110 volts dans tous les cas). A la batterie plomb de 42 éléments
correspond la batterie fer-nickel de 60 ; pour les camions de
plus de 2 000 kilos de charge utile, la batterie plomb est de
64 éléments, et la batterie fer-nickel de 120. La
majorité des constructeurs prennent leurs dispositions
pour que leurs coffres à accumulateurs puissent contenir
indifféremment une batterie plomb ou une batterie fer-nickel.
Les accumulateurs que l'on voit répartis en six caisses
B, sont ici au nombre de 60 éléments. Il s'agit
donc d'une batterie fer-nickel.
Il semble aussi que les secteurs qui, dans
les grands centres, produisent l'énergie nécessaire
à la lumière et à la traction contribueraient
au progrès s'ils consentaient des prix bas tout spéciaux
aux véhicules électriques qui se rechargeraient
la nuit. Il y auraient eux-mêmes bénéfice,
puisque, obligés de laisser tourner leurs machines pendant
les quatre ou cinq heures de ténèbres où
leur clientèle ordinaire dort et ne consomme presque pas
de courant, ils trouveraient preneurs de leurs kilowatts inutilisés
pendant tout ce temps. Les secteurs de Lyon et de Toulouse l'ont
d'ailleurs déjà compris.
CONCLUSION
La conclusion de cette causerie est un merveilleux
inventaire de progrès. L'année 1925 a été
l'une des plus fécondes que nous ayons connues, et 1926
va commencer la moisson. Si les douze mois qui vont suivre sont
témoins d'aussi curieux travaux que les douze mois qui
viennent de s'écouler, le prochain Salon de l'Automobile
aura l'honneur d'abriter une révolution complète.
En résumé, nous voici dès à présent
en présence de moteurs très largement perfectionnés
dans leur rendement et dans leur graissage, donc économiques
et durables ; d'un équipement électrique qui a acquis
des qualités de solidité, et même de simplicité
tout à fait rares ; de procédés aussi ingénieux
qu'expéditifs qui suppriment la corvée du graissage
des châssis ; de nouvelles peintures de carrosseries qui
leur donnent un inaltérable éclat ; de véhicules
à charbon de bois qui commencent à répondre
la question du transport économique par camions automobiles
; de véhicules électriques qui, demain, donneront
aux habitants des grandes villes le transport silencieux, propre
et bon marché ; de combustibles nouveaux, obtenus par l'application
de la catalyse, de la synthèse, on des antidétonants,
qui allégeront, dans des proportions énormes, les
achats d'essence ruineux que nous faisons à l'étranger,
etc.
Enfin, l'automobile a éprouvé, tout au cours de
1925, les bienfaits de l'amitié que la femme a commencé
de lui donner il y a trois ans. C'est bien là le meilleur
numéro de notre inventaire !
De plus en plus, jeunes filles et jeunes femmes sont maîtresses
"au macaron". Et l'égoïsme masculin, tassé
sur le coussin d'arrière, s'en accommode avec délices.
Pour sceller le succès mondial de l'automobile, il nous
fallait tilts ces petites mains.
Baudry de Saunier
D.E.W. (? 1924-1929)
Voiture solaire de Charles ESCOFFERY
panneaux solaires sur le toit (10.640 cellules photoélectriques).
L'effet photovoltaïque a été découvert
en 1839 par le physicien Alexandre-Edouard Becquerel, la première
cellule photovoltaïque ayant été développée
par Charpin, Person et Fuller aux Etats-Unis en 1954.
RED BUG (1924-1928)
1926
A.E.M. (1926-1927)
Voiturette électrique BUGATTI 52 Baby
1927
Voiture électrique à traction avant PARVILLE
(Paris, 1927-1929).
1928
PARVILLE
1930
Marius LAVET, spécialiste de l'horlogerie électrique,
envisage l'application de l'énergie atomique pour l'alimentation
des montres.
Dans la revue "L'Horloger", de mai 1930 (page 50) :
... "Peut-être aussi les transformations intra-atomiques
qui ont été révélées par l'étude
du radium nous apporteront-elles de merveilleuses surprises et
nous assureront-elles la possibilités d'actionner nos pendules
par des quantités infimes de matière".
1931
BUGATTI Type 56 électrique
De la voiture de course à quatre roues motrices à
ta voiture-jouet pour enfant, Ettore Bugatti, esprit inventif
explore toutes les directions. Le moteur électrique en
est une. Qu'il exploite avec la Type 56, fiacre motorisé
offrant des sensations pour le moins singulières...
La première expérience de Bugatti sur la voiture
électrique est la Type 52. Modèle réduit
des Type 35 de Grand Prix, la Type 52 est initialement un jouet
pour le fils cadet d'Ettore Bugatti, Roland. La réalisation
est tellement séduisante que Bugatti en construit une petite
série pour la progéniture des têtes couronnées
et des familles fortunées. Fort de ce succès, Bugatti
réédite l'expérience mais cette fois-ci à
des fins "utilitaires". Il s'agit pour lui de réaliser
un engin léger pour ses menus déplacements entre
les murs de son usine et dans les rues de Molsheim. C'est la Type
56, exercice de style autant qu'automobile, à la fois simple,
voire dépouillé, et terriblement ingénieux.
Rien que l'essentiel
Contrairement à la Type 52 qui devait ressembler à
une vraie voiture, la Type 56 est libre de tout style. Pour un
engin vraisemblablement créé autour de 1931, l'esthétique
de l'auto déroute un peu. Bugatti est manifestement allé
à l'essentiel : une carrosserie et des roues de calèche,
une direction en queue de vache, une banquette pour deux personnes
et c'est parti ! Cela dit, l'engin ne manque pas d'astuces. Le
contraire, avec Bugatti, eut été étonnant.
La commande de vitesse par exemple : à la base du long
levier, une petite grille de verrouillage se soulève avec
le pied droit pour libérer la commande. Cette commande
fait également office de frein à main.
En position neutre, elle actionne un câble qui agit sur
les tambours, uniquement disposés dans les roues arrière.
Un autre câble, actionné lui par l'unique pédale
du poste de commande, permet de ralentir le véhicule en
marche. Continuons les présentations. Après être
passé successivement de la position Neutre à la
marche... arrière puis à la marche avant, nous voilà
en devoir d'accélérer. C'est le rôle du second
levier - encore plus long que le premier ! Cinq crans permettent
d'obtenir différentes vitesses de déplacement. Comme
Bugatti a pensé à tout il y a, au pied de la banquette,
un petit contacteur d'éclairage. Si ! Gageons que les deux
lumignons positionnés sur les ailes avant auront du mal
à nous faire voir quoi que ce soit, mais au moins, on peut
signaler sa présence !
Encore plus sur la gauche, deux cosses désignées
par deux signes cabalistiques : + et -. Autrement dit, la "trappe
à essence" de l'engin. Car c'est sous la banquette
que demeure le coeur de l'engin : six batteries de 6 volts ! voilà,
c'est tout pour le conducteur. Il ne nous reste plus qu'à
faire un tour avec la bête...
Rouler vite... à 30 km/h !
Certes, on n'est pas gêné pour monter à bord.
Pas de porte ni de pavillon, encore moins de problème de
recul de siège. Une fois passé le cap du dandinement
de l'auto lorsqu'on s'appuie sur le marchepied, c'est la liberté
totale. on en serait presque désoeuvré ! Action.
Rien de plus simple. Le pied droit sur la grille de verrouillage,
je pousse le premier levier à fond. Un petit grognement
se fait entendre suivi d'un frémissement : le moteur est
toujours en prise, évidemment sur la vitesse la plus basse.
Il est temps d'actionner le second levier ! Plusieurs claquements
retentissent et la Bugatti s'ébroue à chaque fois,
instantanément, pour accéder au palier supérieur.
Le but du jeu est alors de ne pas s'affoler, de garder le contrôle
de ses sensations et de l'auto. Car les repères sont tout
différents. Sans carrosserie autour de soi, la sensation
de vitesse est importante, encore accentuée par le peu
de bruit. Et puis, réguler la vitesse à la main
n'est pas un réflexe, non plus que le dosage du freinage
avec le pied gauche. Car la Type 56 n'est pas une auto de droitier
: regroupés sur le côté droit, les commandes
à mains obligent à tenir la queue de vache de la
main gauche.
Autant dire qu'on ne manque pas de sensations à bord d'un
engin donné pour 30 km/h, il suffit pour cela de choisir
son terrain de jeu. Une route normale n'est pas le domaine naturel
de cette auto. Mais placez-la sur un chemin bien carrossé,
une allée de jardin ou une toute petite route de campagne
et vous allez profiter de la vie !
Zones d'ombre
L'histoire des Type 56 est encore mal connue. Le nombre d'exemplaires
construits reste un mystère. D'après la séquence
des plaques de châssis, on avance le nombre de six, peut-être
même de dix autos produites. Quatre sont pour l'instant
identifiées. Le premier exemplaire - n° 56101 - est
conservé au musée de Mulhouse. Celui présenté
dans ces pages - n° 56110 - a été offert par
Ettore Bugatti à la reine Elisabeth de Belgique. Conservée
par la Couronne jusqu'au début des années 50, la
Bugatti a été revendue par la suite et a connu plusieurs
propriétaires avant de quitter dernièrement le sol
européen.
Caractéristiques techniques
MOTEUR-TRANSMISSION : démarreur Scintilla accouplé
à l'essieu arrière par pignon, alimentation par
6 batteries de 6 volts. Puissance : 1 ch.
CHASSIS-SUSP£NSION : cadre triangulé en bois, plancher
en bois et ailes en tôle, carrosserie "fiacre"
2 places avec capote. Essieu rigide AV, 1 ressort à lames
semi-elliptique transversal ; essieu rigide AR, 2 ressorts à
lames quart-elliptiques longitudinaux.
DIRECTION : à commande "queue de vache" par pivot.
FREINAGE : tambours uniquement à l'AR, commandés
par câble.
DIMENSIONS : longueur : 2,15 m ; largeur : 1,42 m ; hauteur :
1,67 m (avec capote) ; empattement : 1,46 m ; voies AV/AR : 1,28/1,23
m.
POIDS : environ 350 kg.
PNEUS ! 26x3.50 sur roues à rayons.
PERFORMANCES: vitesse maxi 30 km/h.
1935
Voiture électrique WILSON construite à Leicester
(GB 1935-1936) par Partridge Wilson.
Construite à 40 exemplaires, elle fut la voiture électrique
la plus vendue entre les deux guerres.
1937
AUTO-LUX
1940
6160 voitures électriques en Grande-Bretagne.
ARZENS, sur châssis de Fiat 1924
(Paul Arzens)
24 batteries de 12V 250 A (1100 kg), moteur électrique
de 10 ch, autonomie 300 km.
Carrosserie en aluminium longue de 5 m (Poids 20 kg).
C.G.E. Tudor
Né au tournant du siècle, peu de temps après
l'automobile, J-A. Grégoire a vécu l'aventure automobile
avec un grand "A". Qu'on en juge ! Cet homme orchestre
sera tour à tour garagiste concessionnaire (à Versailles),
industriel (à Asnières), coureur automobile (notamment
aux 24 Heures du Mans), inventeur et novateur (pionnier en particulier
du joint homocinétique, de la traction avant, des alliages
légers, de la turbine à gaz, de la suspension pneumatique
et, bien sûr, de la traction électrique), détenteur
et négociateur de brevets (notamment "l'Aérostable"
équipant la Dauphine), co-concepteur de voitures et de
prototypes originaux (la Tracta, la SOCEMA, l'Amilcar Compound,
l'Aluminium Français-Grégoire, la C.G.E.-Grégoire
électrique, l'Hotchkiss-Grégoire). Cette brillante
carrière au service de la science et de l'industrie se
voit consacrée officiellement en 1947. L'ancien élève
de l'Ecole Polytechnique, qui est aussi Docteur en Droit, reçoit
la médaille d'or de la Société pour l'Encouragement
de l'Industrie. Mais l'homme J-A Grégoire n'est pas uniquement
ingénieur. Il est en quelque sorte le prototype de l'humaniste
du XXe siècle : technicien et homme d'action, certes, mais
aussi sportif (international universitaire de Rugby, coureur automobile),
idéaliste, romantique, écrivain, historien. Il laisse
une oeuvre littéraire presque aussi fournie que son oeuvre
industrielle, et tout aussi éclectique. On y trouve deux
ouvrages assez largement autobiographiques (l'Aventure Automobile
- Les 24 Heures du Mans), des romans porteurs de l'air du temps
(L'ombre de l'argent, Un homme timide, Les Fanatiques) et surtout,
pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'automobile,
deux gros ouvrages bourrés de notations prises sur le vif
- en Europe comme aux Etats-Unis - intitulés "50 ans
d'automobile", dont le tome 2 est consacré à
la voiture électrique. Il a laissé également
d'importantes archives dont l'essentiel a été rassemblé
par les soins de la Colline de l'Automobile, à la Défense.
J.A. Grégoire a quitté ce monde au mois d'août
1992, âgé de 93 ans.
1940 - La C.G.E. - Tudor innove (Elektra, 7.1993)
... L'histoire de la naissance et de la brève vie de
la voiture électrique C.G.E.-Tudor est connue avec précision
car celui-là même qui l'avait conçue, devenu
historien, nous l'a contée avec beaucoup de verve. (50
ans d'Automobile - Tome 2. La voiture électrique, Flammarion
1981). L'histoire commence en 1940, alors que Paris vit ses premiers
jours d'occupation. Grégoire, ingénieur-industriel
ayant à son actif la réalisation de plusieurs voilures
se voit confier par la puissante société C.G.E.
(Compagnie Générale d'Electricité) la mission
de concevoir et de produire en six mois une voilure électrique.
Habitué des épreuves sportives - il a notamment
couru les 24 Heures du Mans sur sa Tracta - Grégoire se
lance dans l'aventure avec sa fougue habituelle. Pour réaliser
ce cabriolet deux places, il adopte d'emblée la carcasse
coulée, solution qu'il connaît bien. La moitié
des batteries est placée à l'avant, l'autre moitié
à l'arrière. Le châssis est monté sur
quatre roues indépendantes, munies à l'avant de
ressorts transversaux, à l'arrière de bras oscillants.
Concernant la place du moteur, il rejette la tentation de la traction
avant et choisit la solution d'un moteur central afin de pouvoir
mieux répartir les masses. Pour la carrosserie, il s'adresse
aux spécialistes d'Hotchkiss avec qui il a déjà
travaillé lors de la réalisation l'Amilcar Compound.
Grégoire confie la partie électrique, à laquelle
il avoue ne rien connaître, à Paul Rapin, ingénieur
talentueux. Le choix de Rapin, qui se lança avec passion
dans l'aventure, se porte vers un moteur compound autorisant la
récupération d'énergie de décélération
au moment du freinage.
A 200 exemplaire
Au cours de l'hiver 41, les premiers essais menés sur des
routes enneigées et avec un châssis non rodé,
s'avèrent décevants. Pourtant l'équipe ne
se laisse pas abattre. Au printemps suivant, le rodage et les
routes sèches aidant, la voiture paraît suffisamment
au point pour être présentée à la haute
direction de la C.G.E.
Un essai a lieu de Paris à Versailles. Il confirme que
la voiture manque encore d'autonomie. Les batteries doivent être
absolument renforcées. Rapin s'y emploie et, après
bien des difficultés, arrive à ajouter de nouveaux
éléments assurant désormais 144 ampères-heures
au lieu des 96 précédents. La production est lancée.
Les premiers exemplaires sortis des ateliers de Suresnes échoient
aux grands patrons de la Compagnie, aux directeurs de ses branches
et filiales, ainsi qu'à quelques maisons amies.
Très intéressés, les occupants allemands
tentent d'en réquisitionner quelques-unes mais se heurtent
à une mauvaise volonté enrobée de fausse
courtoisie et n'insistent pas.
Au total, un peu moins de 200 C.G.E.-Tudor seront fabriquées
jusqu'à fin 1944, date à laquelle la production
cesse.
Telle fut la première expérience
que mena J.A. Grégoire dans le secteur de la voilure électrique.
Une première expérience qui ne restera pas lendemain.
Mais ceci est une autre histoire. Le feuilleton "Grégoire-V..E."
ne fait que commencer !
CHAPEAUX (1940-1941)
Voitures électriques bon marché
produites pendant l'occupation par la firme MORS (F 1895-1956).
1941
BABY-RHONE, voiturette électrique à une seule
place.
C.G.E. (1941-1946)
ELECTROLETTE (1941-1943)
Voitures électrique de ville FAURE
construite pendant l'occupation (1941-1947).
LEDAUPHIN (1941-1942)
PEUGEOT VLV (Voiture Légère
de Ville), cabriolet, 1941-1945.
Moteur Safi développant 1.3 ch à 2 250 tr/mn
(30 km/h), 3,5 ch développés dans les côtes
à 10 % (court-circuit d'une partie de l'enroulement de
l'inducteur).
Quatre batteries de 12 volts accouplées en série,
placées sous le capot, d'un poids total de 160 kg.
Transmission par vis sans fin et roue hélicoïdale
(sans différentiel), joint élastique assurant la
liaison entre le moteur et la vis sans fin.
Roues avant indépendantes (deux ressorts à lames
superposés), suspension arrière assurée par
un ressort placé dans l'axe de la voiture et accouplé
au bloc formé par le moteur et le "pont arrière".
Cabriolet, longueur hors tout 2,67 m, largeur 1,21 m, hauteur
1,27 m, voie avant 1,05 m, voie arrière 0,33 m, empattement
1,79 m,
Poids, sans batterie, 200 kg (poids de la voiture équipée
365 kg).
Vitesse maxi 40 km/h.
Rayon d'action de 75/80 kilomètres à une vitesse
constante de 30 km/h.
377 exemplaires furent produits entre juin 1941 et février
1945.
1941 : La V.L.V. Peugeot (Voiture Légère
de Ville) entre en résistance... (Elektra, février
1993)
Au cours des années vingt, la France prend conscience
de sa dépendance croissante à l'égard du
pétrole. On cherche des carburants de substitution, on
travail le gaz, on redécouvre - pour les camions - les
vertus de l'électricité. A l'Exposition des Arts
Décoratiis de 1928, qui tient lieu de Salon de l'Automobile,
est présenté l'Electrocar, un véhicule utilitaire
électrique de bonne facture.
Deuxième Guerre Mondiale, les V.E.,
eux aussi, sont mobilisés
En 1940, alors que la France comprend que cette nouvelle guerre
contre l'Allemagne sera longue, alors que l'essence commence être
rationnée, l'électricité offre une solution
alternative. Des moteurs à explosion sont retirés
par les propriétaires de véhicules et remplacés
par des moteurs électriques alimentés par des batteries
logées dans le coffre. Des Simca 5, des Rosengart, de petites
Citroën trouvent ainsi une nouvelle jeunesse. Les industriels
de l'automobile, de leur côté, ne restent pas inactifs.
Certains, tel le constructeur de la Licorne, équipent,
départ usine, des modèles existants de moteurs électriques
et de batteries. Peugeot - déjà lui ! - va plus
loin et se lance dans la construction d'un véhicule léger
spécialement conçu pour la traction électrique
et la circulation en ville. C'est le fameux petit coupé
VLV (Voiture Légère de Ville).
En avance sur son temps
Les indications suivantes sont extraites du procès-verbal
de réception établi par le Service des Mines, en
date du 28 mars 1941. Le moteur électrique est de type
série avec 2 bornes de sortie pour l'induit et 3 bornes
pour l'inducteur. Pourquoi une troisième borne ? Tout simplement
pour augmenter la vitesse, en court-circuitant facultativement
une partie de l'enroulement de l'inducteur. Il fallait y penser
!
D'une puissance de deux chevaux d'après la formule administrative,
la puissance réelle varie suivant le couple demandé
: 1,3 CV pour la marche en palier (donc très économique),
3,5 CV environ quand il s'agit de gravir une côte de 10
% à pleine charge (conducteur + passager), ce qui n'est
pratiquement jamais le cas en ville.
La transmission est minimale : pas de différentiel. Les
roues indépendantes à l'avant assurent tenue de
route et confort tandis que le freinage s'exerce sur les quatre
roues grâce à deux mécanismes avant/arrière
indépendants l'un de l'autre.
Mention spéciale pour la carrosserie. Constituée
d'une carcasse métallique (aluminium) assurant la rigidité
de l'ensemble, elle porte, à l'avant, les batteries d'accumulateurs
enfermées dans un coffre aéré. Au milieu,
on trouve les deux sièges. A l'arrière, se situe
le coffre à bagages.
Toutes les connexions et l'appareillage électrique sont
réunis sur la planche de bord servant d'entretoise. Celle-ci
supporte, en outre, le levier de manoeuvre du frein à main
et la direction, avec son renvoi démultiplicateur.
La batterie d'accumulateurs, du type traction légère
au plomb, comporte 4 bacs de 11 volts couplés en série
pour obtenir 48 volts, offrant une capacité de 82 ampères/heure
au régime de décharge en 5 heures, le tout pesant
environ 150 kg (pour un poids total du véhicule en ordre
de marche de 340 kg). La vitesse maxi en palier demeure modeste
: 32 km à l'heure à 2400 tours/minute pour une autonomie
tout à fait convenable de 80 km.
Un interrupteur à clé amovible fixé sur le
tablier permet d'isoler la batterie du moteur interdisant ainsi
toute fausse manoeuvre à l'arrêt. Le supplément
de vitesse (de l'ordre de 15/20 %) mentionné plus haut,
est obtenu grâce à une pédale auxiliaire -
côté pied droit - qui permet de court-circuiter une
partie de l'enroulement inducteur du moteur.
Equipée de tous les dispositifs et accessoires requis par
le code de la Route, notamment en matière d'éclairage,
la V.L.V revendique son statut de vraie voiture ! En fait, quatre
cents exemplaires seulement de ce modèle d'avant-garde
seront construits, les autorités d'Occupation ayant interdit
leur fabrication, comme celle de tout véhicule électrique,
à dater du 21 juillet 1942. Sans cette interdiction, ce
modèle en avance sur son temps aurait sans doute fait des
émules et bénéficié de perfectionnements
multiples. Le destin du V.E. en aurait-il été modifié
?
REVELLI
S.A.T.A.M.
Voiture électrique STELLA construite
à Villeurbanne (1941-1948).
Généralement des fourgons de livraison.
STORY (1941-1944)
1942
Evolution des batteries de traction (AutoVolt, 2.1942)
pour une autonomie de 100 km, 2100 kg en 1895, 700 kg 1898, 350
kg 1905.
ARZENS "l'Oeuf"
Moteur placé à l'arrière sur le bras oscillant
doté d'une roue unique.
5 batteries 12V 250A (1 à l'avant, 4 sous la banquette
biplace arrière).
Carrosserie en aluminium (Forme goutte d'eau), bulle en Plexiglas.
3 roues, boîtier de direction et fusées de roues
Peugeot.
Autonomie 100 km à 70 km/h.
Robert Lehideux, directeur de chez Renault, procure à Paul
Arzens une plaque W qu'il utilise encore.
Actuellement propulsée par un moteur à essence de
125 cm3 (06.1989).
Voitures électriques BREGUET construites
pendant l'occupation par les Atleirs d'Aviation Louis Bréguet,
à Toulouse.
construite à 200 exemplaires dans les ateliers de Louis
Bréguet, à Anglet, près de Bayonne
seule énergie libre en 1942, construction des voitures
électriques interdite par l'occupant allemand en juillet
1942
6 batteries 12 V (72 V), 3 dans le coffre avant, 3 derrière
la banquette 3 places
fonctionnement possible sur 3 batteries (puissance et autonomie
très réduite), recharge en 12 heures sur le 220
V
moteur Paris-Rhône entre les roues arrière
variateur de marche avant à trois positions (1e démarrage
nerveux, 2e intermédiaire, 3e croisière), marche
arrière par inversion de polarité
châssis poutre central en acier, carrosserie en Duralumin
riveté
roues avant indépendantes, ressort à lame transversal
supérieur et triangle articulé inférieur,
freins à tambours à commande hydraulique (origine
Simca 5)
essieu arrière rigide, ressort hélicoïdal,
deux roues rapprochées, une motrice et une freinante à
tambour à commande hydraulique
longueur 3m38, largeur 1m43, empattement 2m, 630 kg à vide
avec les batteries
50 km/h, autonomie 100 km (en 3e)
56.000 F en 1942, une Citroën Traction 11 commerciale coûtant
44.903 F
Record du monde de J.A. GREGOIRE
Le 11 septembre 1942, l'ingénieur Grégoire, pilote
une voiture de série sur laquelle il a monté 700
kg d'accus (280 Ampères-heures - 96 Volts).
Sous le contrôle de Monsieur Delpeyrou, contrôleur
officiel de l'Automobile Club de France, il parcourt 250 km sur
la route Paris-Tours à plus de 43 de moyenne.
INTERNATIONALE
J.A. Grégoire bat le record du monde de
distance sans recharge sur CGE Tudor 2 places
Paris-Tours, 250 km, le 11.9.1942.
Le véhicule d'accompagnement était
le prototype AFG,
étudié avec l'Aluminium Français,
qui devint la Dyna Panhard en 1947.
1943
A.F.A.
ELECTRO-RENARD (1943-1946)
MICHELINE électriques sur la ligne
Pont Cardinet-Auteuil.
4 moteurs électriques 94 ch,
long 38 m, 4 boggies à 4 essieux, pneumatiques Michelin,
32 t à vide, 51 t en charge (256 places dont 136 assises),
115 km/h, 0-80 km/h en 160 m.
1944
C.M.V. (1944-1946)
1945
ELECTROCICLO (1945-1946)
1947
TAMA (1947-1951)
1948
PARIS-RHONE (1948-1949)
1950
24 364 voitures électriques en Grande-Bretagne.
FULDAMOBIL (1950-1960)
1952
B.M.A. Hazelcar (1952-1957)
PRINCE
1954
PANHARD Dyna électrique à batterie argent/zinc
le premier véhicule qui ait roulé dans le monde
avec une batterie argent/zinc André-Yardney.
transformée en 1954 à Paris avec un support YARDNEY.
Le "père" de la batterie argent/zinc est, comme
on sait, le professeur Henri André ; sa batterie a été
perfectionnée et commercialisée par la Compagnie
YARDNEY, et brevetée dans le monde entier.
Tracteur SOVEL Transwatt.
Spécialiste des châssis à traction électrique
et du matériel de voirie bennes à compression, aspirateurs
de boues, arroseuses-laveuses, la Société Sovel
présente, cette année, son nouveau châssis
à traction électrique Transwatt
Ce petit véhicule, existant en deux versions porteur ou
tracteur, grâce à son encombrement réduit
et sa grande maniabilité, est susceptible de rendre les
meilleurs services dans les transports urbains et dans le domaine
de la manutention.
Equipé d'une batterie au plomb 18 éléments
ou alcaline à 30 éléments, respectivement
de 231 ou 297 ampères/heure en version légère,
ou 264 et 350 ampères/heure en version normale, son rayon
d'action est de 35 à 50 km.
Le moteur développe 3,3 CV en régime continu et
7 CV en régime uni-horaire.
Les cotes d'encombrement du "Transwatt" sont les suivantes
: Porteur : longueur hors tout 3,250 m. Largeur hors tout 1,270
m. Empattement 1,800 m. Rayon extérieur de braquage 3,500
m. Les cotes du tracteur sont respectivement 2,750 m, 1,200 m,
1,300 m, 3 m.
Suspension avant, par ressort à lames, longitudinal, et
ressorts à boudins, à l'arrière, par ressorts
longitudinaux semi-elliptiques classiques, direction à
vis globique et galet, spécialement conçue pour
grand braquage, freins auto-serreurs à câbles, pneus
Pilote 15-400, 17-400 ou 19-400 à l'avant et 17-400, 19-400
ou 21-400 à l'arrière.
1955
ELECTRONIC La Saetta
1957
Vers une technique nouvelle de production de l'énergie
électrique (Auto Volt, 11.1957)
Une pile atomique miniature produit directement un courant
continu capable d'actionner une montre-bracelet eu un poste radio
portatif à transistor.
L'utilisation de l'énergie nucléaire, non plus à
l'échelle "grandes centrales", mais, au contraire,
dans le domaine des micro-puissances, avec transformation directe
en courant électrique est, aujourd'hui, un fait accompli
et ce premier pas laisse déjà entrevoir de nouvelles
et nombreuses applications...
Il est, aujourd'hui, bien connu qu'une pile atomique industrielle
produit de l'énergie électrique en utilisant la
chaleur de fission de l'uranium pour engendrer de la vapeur, laquelle
vapeur actionne des turbines entraînant des alternateurs.
La minuscule pile atomique, ici décrite, utilise le rayonnement
bêta d'un élément radioactif : le Prométhium
147 (1) qu'elle transforme en lumière, laquelle est transformée
à son tour en électricité.
Bien que l'intensité du courant à la sortie de cette
pile ne soit qu'extrêmement faible - de l'ordre de 20 millionième
d'ampère correspondant à une puissance de 20 microwatts
- celle-ci est, néanmoins, suffisante pour assurer le fonctionnement
de circuits équipés do transistors, tels que postes
radio portatifs, montres-bracelets ou appareils de prothèse
auditive.
Cette pile atomique subminiature a été mise au point
aux Etats-Unis, par Robert C. MILLER, aux laboratoires nucléaires
KIDDE, de New York et a été utilisée par
la Compagnie ELGIN pour actionner une montre-bracelet.
La pile ELGIN-KIDDE, incluse dans une pastille métallique,
n'a qu'un diamètre de 15 millimètres et une épaisseur
de 5 millimètres seulement.
Cette source d'énergie simple et de dimensions vraiment
réduites remplace le ressort classique ou les systèmes
de remontage automatique (2).
Le Prométhium 147 est extrait des déchets radioactifs
de la célèbre usine atomique américaine de
Oak-Ridge. Bien que très cher, actuellement, il deviendra
d'un prix très bas dès que les débouchés
et l'élaboration industrielle seront assurés.
Les autres matériaux constituant la pile sont le phosphore
qui transforme le rayonnement bêta du Prométhium
en lumière et le silicium qui transforme la lumière
en électricité, comme indiqué au renvoi (1).
La durée utile de la pile est d'environ cinq ans.
Pile atomique RCA (1er Modèle)
Avant Miller, la RADIO CORPORATION 0f AMERICA
avait réalisé la première pile atomique miniature
fournissant directement du courant continu basse tension de 0,2
volt et sous une intensité de 5 micro-ampères.
La matière radioactive était du strontium 90 et
un transistor était adjoint comme indiqué sur la
figure ci-dessus.
Mais, si ces premières réalisations viennent d'outre-Atlantique,
il est juste et tout à fait opportun de rappeler d'un éminent
et trop modeste spécialiste de l'horlogerie électrique,
M. Marius LAVET, avait prévu, dès 1930, les applications
précitées.
On peut, on effet, lire dans la revue "L'Horloger",
de mai 1930 (page 50), ces lignes vraiment prophétiques
:
... "Peut-être aussi les transformations intra-atomiques
qui ont été révélées par l'étude
du radium nous apporteront-elles de merveilleuses surprises et
nous assureront-elles la possibilités d'actionner nos pendules
par des quantités infimes de matière".
Cette prévision, qui parut combien utopique, à l'époque
est, aujourd'hui, réalisée et même déjà
dépassé, car une science nouvelle est en marche...
et l'énergie atomique n'a pas fini de nous étonner.
Henry LANOY, Lauréat de l'Académie des Sciences.
(1) Le Prométhium 147 est le métal constituant le
noyau de minuscule "réacteur atomique". Il est
classé à la quinzième place dans la série
des "lanthanides", (désignées couramment
sous le nom générique de "terres rares")
et prend place entre le Neodyne et le Samarium. Son nombre atomique
est 61. C'est en réalisant la fission de l'Uranium que
l'élément 41 baptisé Prométhium 147
fut découvert parmi de nombreux sous-produits. Contrairement
aux hypothèses faites avant cette fission, il n'existe
pas à l'état naturel (ou croyait primitivement l'avoir
isolé sous le nom d'Illimium).
Ainsi, le Promethium 147 an tant que métal radioactif émet
un rayonnement Bêta de faible énergie, mais néanmoins
capable de rendre lumineux un produit à base de phosphore.
Il est alors possible de transformer un électricité
ce rayonnement lumineux à l'aide d'une cellule photoélectrique
minuscule au silicium.
Il est bien évident que ces transformations successives
d'abord du électrons du métal radioactif aux photons
de la substance phosphorescente, puis en courant électrique,
diminuent notablement le rendement du système. La puissance
utile (20 microwatts) reste néanmoins suffisante pour actionner
des micro-mécanismes ou les appareils à transistors
cités plus haut.
(2) L'encombrement de la pile est analogue à celui d'une
montre bracelet mécanique.
ARBEL
1958
CHARLES Town-About sur base Karmann-Ghia (USA 1958-1959)
Produite par la Stinson Aircraft Toll Corp. de San Diego, Californie,
conçue par Charles H. Graves, vice-président de
la firme.
Deux moteurs électriques 48 V 3.2 ch sur les roues arrière.
85 km/h, Autonomie 125 km.
FORD Nucleon
Maquette à l'échelle 3/8 d'une voiture à
propulsion nucléaire.
Les stylistes de Ford imaginent qu'il sera possible de réduire
la taille et le poids des réacteurs nucléaires.
Le réacteur est placé dans une cellule protectrice
entre les ailes arrière et est disponible en plusieurs
modèles interchangeables de diverses puissances.
Prototype SIMCA Fulgur
Elle est propulsée par deux moteurs électriques
arrière.
Le pilote est renseigné par des radars et transmet ses
ordres à un cerveau électronique qui dirige le véhicule.
Sur autoroute, la Fulgur est prise en charge - sans supplément
- par une tour de contrôle. Le pilotage est automatique
et l'alimentation se fait par induction.
A partir de 150 km/h, les roues avant sont escamotées et
des gyroscopes assurent l'équilibre.
Devant l'obstacle, des radars provoquent l'arrêt instantané.
Un servo-régulateur adapte automatiquement la suspension
électromagnétique à chaque type de route.
etc.
1959
DE SOTO Cella I à pile à combustible
Maquette à l'échelle 3/8 d'une voiture propulsée
par de l'énergie électrique produite dans une cellule
par l'interaction d'hydrogène et d'oxygène, selon
une technique utilisée dans les fusées spatiales.
Le courant alimente quatre moteurs électriques couplés
chacun à l'une des roues.
Ce système a l'avantage d'être silencieux, d'un fonctionnement
et d'un entretien simple.
L'absence d'organes de transmission permet d'abaisser le plancher
qui est absolument plat.
La Cella I doit être munie de nombreux dispositifs électroniques,
en particulier pour équilibrer les régimes moteurs
et éviter dérapage et patinage.
Un périscope à grand angle de vue remplace le rétroviseur.
NU-KLEA Starlite, conçue par Kish
Industries à Lansing, Michigan (USA, 1959-1960).
Voiture de sport, longueur 3.75 m, avec deux carrosseries différentes.
Projet non abouti.
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