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Pionnière dans la mise au point de kartings électriques, la société clermontoise lance leur commercialisation à grande échelle. Par Françoise SIGOT Rien de tel que l’installation d’une piste de kart pour
provoquer séance tenante une levée de boucliers de la part du voisinage
et des défenseurs de l’environnement. Et force est de reconnaître que
cette hargne est fondée. Fumées, bruits, odeurs, le kart thermique n'est
pas à un inconvénient près. Pourtant, les amateurs de petits bolides
sont de plus en plus nombreux. Un constat qui, voici cinq ans, pousse
un jeune ingénieur en mécanique à se pencher sur sa planche à dessin
pour mettre au point un kart électrique. Bien loin du premier prototype
présenté en 1999 lors de la Satcar de Clermont-Ferrand, les modèles
conçus par Sylvain Allègre, qui a pris soin de les breveter, offrent
aujourd’hui de sérieuses perspectives de développement à SpeedOMax,
qui flirte désormais avec les cinq millions d’euros de chiffre d’affaires Les performances sans les nuisances « Les karts électriques sont plus performants que les karts thermiques. Ils sont aussi plus faciles à conduire, car dépourvus d’embrayage et de boîtes de vitesse », commente Sylvain Allègre, promoteur acharné de son “bébé”. Quatre batteries embarquées offrent une autonomie de huit minutes, le temps qu'il faut pour les recharger. Non content de produire des karts électriques qu’il fait tourner, depuis plus de cinq ans, sur une piste installée en plein cœur de Clermont-Ferrand à travers la société SpeedOMax Karting, Sylvain Allègre vient de créer la société SpeedOMax Production pour commercialiser ses machines. « Le marché du kart de loisir est énorme. En France, on estime à 1,5 million le nombre de pratiquants pour 200 pistes couvertes et 400 extérieures. Mais toutes ou presque font tourner des karts thermiques, ce qui pose de gros problèmes en matière d’environnement », constate le chef d’entreprise, bien décidé à profiter de ce handicap pour faire valoir les atouts du kart électrique qui, affirme-t-il, « revient bien moins cher que les modèles à essence ». Par ailleurs, l’avenir du kart électrique pourrait bien venir… des femmes. Contrariées par les odeurs et le bruit des engins thermiques, elles se montrent, en revanche, séduites par les performances et le confort des karts électriques respectueux de l’environnement et sont de plus en plus nombreuses à prendre le volant. De quoi élargir le marché... Des collectivités plus intéressées que les exploitants
privés Sylvain Allègre attend sereinement son heure et peaufine son développement. Plusieurs nouveaux produits sont en gestation, comme des karts de compétition, d’autres pour les enfants, d’autres encore en biplace et même une version tout-terrain et une trottinette, tout électrique, bien évidemment. Et parallèlement, « nous pensons évoluer vers un concept de franchise en offrant aux candidats à l’installation d'une piste des prestations en ingénierie et en matériel. » Avant cela, Sylvain Allègre se laissera le temps de digérer les récents investissements. Son petit groupe, qui emploie une dizaine de personnes, vient en effet de s’installer dans des nouveaux locaux de 5 000 m2. Un espace qui abrite une piste ouverte au public tout en faisant office de 'vitrine'. |